du 03 novembre 2020 au 04 novembre 2020
DELAGARDE R.
En systèmes pâturés, une bonne valorisation des prairies consiste principalement à permettre aux animaux de récolter une fraction importante de l’herbe qui a été produite, sachant que la quantité d’herbe produite varie dans des conditions très importantes selon le contexte pédo-climatique, le type de prairies et les pratiques agronomiques appliquées (fertilisation, amendement, irrigation). Bien valoriser, c’est globalement faire pâturer les animaux assez ras, avec un pâturage dit « sévère », mais sans surpâturage. La légère baisse des performances individuelles qui découle de cette pratique est plus que largement compensée sur l’année par le gain de productivité à l’hectare. De nombreux indicateurs existent, sur l’animal et sur la prairie, pour définir le degré de sévérité du pâturage à chaque passage du troupeau dans une parcelle. Ce degré de sévérité est quasiment indépendant des modes de gestion du pâturage (système de pâturage, fréquence entre passages, nombre de parcelles), qui ont intrinsèquement peu d’effet sur la production et la valorisation des prairies dans la gamme d’intérêt pratique. Entre une stratégie de gestion du pâturage « libérale » qui vise à maximiser l’ingestion par animal et une stratégie « sévère » visant à bien maîtriser les refus et à maximiser l’ingestion par hectare, des écarts de valorisation annuelle d’herbe de 1 t MS/ha (saison de pâturage courte) à 3 t MS/ha (saison de pâturage longue) sont possibles. Des études récentes dans un réseau de fermes commerciales ont montré que, dans chaque région française étudiée (Est, Centre, Ouest), la gamme de valorisation d’herbe va de 4 à 13 t MS/ha selon les parcelles.
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