du 21 mars 2023 au 22 mars 2023
JURQUET J. ROUILLE B. BORE R. DEROCHE B.
Chez les ruminants, les vaches laitières (VL) et jeunes bovins (JB) sont les principaux consommateurs de tourteau de soja, majoritairement importé. L’utilisation de tourteau de colza représente la première solution pour remplacer le tourteau de soja en élevage bovin et améliorer l’autonomie protéique nationale, mais elle n’améliore pas l’autonomie à l’échelle des élevages. Le maïs fourrage plante entière est largement utilisé pour nourrir les bovins à haut potentiel de production, mais il est pauvre en protéines. L’ajout d’un fourrage riche en protéines à la place d’une partie du maïs fourrage plante entière constitue une première piste pour gagner en autonomie protéique. Il est toutefois possible de concevoir des rations améliorant l’efficience du concentré protéique apporté et d’introduire des protéagineux dans les rations des VL et des JB. Viser des rations apportant environ 90 g PDI/kg MS dans le système d’alimentation INRA 2018 semble un bon compromis pour bien valoriser les protéines apportées par la ration. Le remplacement du tourteau de soja par des graines crues de pois, féverole, lupin est possible. Avec des rations comportant une part importante de maïs ensilage (plus de 65 %) et des niveaux de production élevés, le tourteau ne pourra être remplacé que partiellement. Chez les VL et les JB, il faut compter de 1,5 à 2,6 kg de protéagineux pour remplacer 1 kg de tourteau de soja. Ces graines affichent toutefois des teneurs en matières azotées totales (MAT) nettement inférieures à celles du tourteau de soja et se caractérisent par une forte dégradabilité de l’azote, ce qui limite leur valeur PDI (protéines digestibles dans l’intestin). Le traitement des graines grâce aux procédés de toastage ou d’extrusion, est une alternative qui fait l’objet d’un regain d’intérêt pour remédier à cette forte dégradabilité de l’azote des protéagineux. Des essais récents ont mis en évidence une amélioration de la valeur PDI des graines grâce ces procédés. Cela n’a cependant pas amélioré les performances des animaux ce qui limite à ce jour leur intérêt pour gagner en autonomie protéique.
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