le 23 mars 2004
POUX X.
La gestion des prairies dans une optique de biodiversité est souvent appréhendée au niveau local, celui de la parcelle ou de la petite région agricole ou éco-géographique. Dès lors, c'est naturellement que les outils politiques identifiés comme les plus pertinents pour cette question sont essentiellement les mesures agri-environnementales et Natura 2000, du fait de leur forte subsidiarité.
Le présent article propose de resituer la question des politiques agricoles et environnementales influençant la biodiversité des prairies dans un cadre d'analyse plus large, resituant les problématiques locales dans un schéma d'ensemble au niveau européen. L'analyse proposée, étayée par des comparaisons européennes, montre que les effets des outils politiques influençant la gestion des prairies en lien avec la biodiversité doivent tenir compte 1) des synergies entre les différentes politiques communautaires, 2) des contextes agraires, 3) des contextes institutionnels et organisationnels en charge de la définition et de la mise en œuvre des politiques. Afin d'analyser les contributions des différentes politiques à la biodiversité prairiale, il faut considérer les diverses composantes de cette dernière, depuis les données "structurelles" liées à l'existence même des prairies à des niveaux régionaux, jusqu'aux modalités de gestion "fine". L'intégration de la biodiversité dans les politiques porte alors sur les effets synergiques (ou antagonistes) que les différentes politiques – qu'elles soient en faveur de la biodiversité ou non – ont sur les composantes de la biodiversité prairiale.
L'article débouche sur la conclusion que la “co-construction” des politiques en faveur de la biodiversité prai-riale ne se pose pas qu'à l'échelon local, mais concerne la politique agricole communautaire dans son ensemble.