le 19 octobre 2006
Boulet A.
Entre Loire et Vilaine et à deux pas de l'océan atlantique, les marais du Brivet et de Brière constituent une entité naturelle dont la valeur biologique et paysagère est indéniable. Ils sont notamment qualifiés en site d'intérêt européen dans le réseau Natura 2000 et désignés en zone ‘RAMSAR' dans le cadre de la convention internationale pour les oiseaux d'eau. Sur de vastes superficies, les prairies naturelles inondables qui constituent le "cœur fonctionnel" des marais du Brivet au plan écologique ont subi une régression importante dans les années 1960 - 1990, au profit des roselières.
Depuis la création du Parc naturel régional de Brière en 1970, l'élevage extensif est identifié comme l'outil de gestion le plus adapté pour maintenir et valoriser les prairies naturelles inondables dans ces marais qui constituent environ la moitié du territoire du Parc.
La préservation des richesses biologiques du milieu est liée au maintien des formations prairiales inondables, par la persistance des activités agricoles de fauchage et de pâturage. Une gestion permettant de concilier valeur économique, entretien et conservation des milieux constitue actuellement le seul garant de la pérennité de ce complexe marécageux.
De nombreuses études ont été réalisées dès l'origine du Parc, visant à caractériser le territoire et des actions expérimentales de terrain se sont succédées.
Parmi les connaissances acquises, la flore spontanée des prairies marécageuses a été qualifiée et la valeur agronomique des fourrages issus de ces milieux humides a été définie.
Pour l'exploitation de l'herbe des marais, "il y a un compromis à trouver entre la productivité, la valeur fourragère, l'accès au milieu" (MAGNANON, 1991) et les contraintes écologiques.
Les exploitations agricoles qui pratiquent l'élevage extensif sur les marais briérons sont mieux connues aujourd'hui, en termes de structures et de pratiques, et les différentes formes d'utilisation du marais ont été identifiées.
Un ensemble d'actions locales, ainsi que la mise en œuvre de Mesures Agri Environnementales à partir de 1994 bénéficiant d'aides financières de l'Europe et de l'Etat français, encouragent des pratiques agricoles favorables au maintien des écosystèmes humides.
La prise de conscience du lien entre Agriculture et Environnement est aujourd'hui encore d'actualité, que l'on aborde le sujet à partir de la nécessaire sauvegarde des milieux naturels - réservoirs de biodiversité - ou bien que l'on prenne souci du devenir de l'agriculture et de la population agricole du territoire intégrant la zone humide.
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