le 27 mars 2006
LEGALL A. Hacala S.
L'Institut de l'Elevage mène depuis 2003 un travail sur l'évaluation de Gaz à Effet de Serre en exploitations bovines. En stations expérimentales, différents méthodes de calculs prenant en compte les pratiques d'alimentation et de fertilisation ont été comparées aux modes de calculs officiels des inventaires nationaux, plus globaux, ou bien forfaitaires, à l'animal, à l'hectare de culture ou de prairie. Ces calculs aux différents postes d'émission du système de production ont été appliqués à l'animal et à la parcelle sur des données journalières d'ingestion, de rejets, de restitution et de fertilisation organique et minérale. Puis les mêmes méthodes ont été appliquées à des données globales saisonnières ou annuelles pour évaluer la perte de précision.
La méthode Ruminair ainsi validée en station a été appliqués aux données technico-économiques des exploitations dites "cas-type des Réseaux d'Elevage" représentant pour chaucunes d'elles plusieurs milliers d'exploitations au niveau national.
Les résultats permettent de comparer les émissions totales pour produire 1 l de lait ou 1 kg de viande vive selon le système de production. Ils ont été comparés à des valeurs de la bibliographie récente étrangère sur sytèmes laitiers. Les émissions en équivalent CO2 par litre de lait sont peu différentes quel que soit le système de production et le niveau d'intensification de l'animal. Par contre, lorsque l'on exprime les émissions totales (directes et indirectes / amont) par unité de surface prenant ainsi en compte l'insensification à l'hectare, les relations sont significativement positives.
Les mesures d'atténuation possibles sont évaluées sous forme de tendance grâce à la bibliographie. Les tableaux montrent que modifier un poste d'émission d'un gaz par une pratique favorable déclenche un ensemble de conséquences sur d'autres gaz émis et sur d'autres points d'émission du système de production qui peuvent être négatifs ou positifs au final. Il est donc indispensable de quantifier l'ensemble des conséquences.
Plusieurs voies d'atténuation ont été évaluées. Les conséquences sont quantifiées sur les différents postes d'émissions et montrent la baisse du total émis par le système de production.
Sur certains cas types ont été évalués les niveaux de stockage du carbone dans les prairies avec deux hypothèses de stockage et de minéralisation. Selon les systèmes, la compensation des émissions varie de 10 à plus de 70%. Le stockage dans les prairies est un atout important. L'approche ici caricaturale est à affiner.
Les exploitations pourraient se structurer dans des "projets domestiques" pour vendre leurs tonnes de CO2 non émises. Les "projets domestiques", pour être valides, doivent être facilement quantifiables et certifiables. Deux documents officiels permettent de les objectiver : les photos aériennes PAC pour l'occupation des surfaces par la prairie et le "grand livre comptable" de l'exploitation pour l'ensemble des intrants : engrais, concentrés, carburants, matériels etc.
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