le 27 mars 2006
Brunschwig P. Lamy J.M.
La production d'huile utilisée comme biocarburant attire les éleveurs de bovins, d'autant qu'elle permet de disposer de tourteaux valorisables par leurs animaux. La motivation initiale de moindre dépendance énergétique (carburant) peut être accompagnée par celle d'une meilleure autonomie alimentaire (correcteur protéique). Les caractéristiques de tourteaux fermiers de colza et tournesol employés par une trentaine d'éleveurs des Pays-de-la-Loire montrent une très grande variabilité liée aux réglages de la presse utilisée.
Pour un niveau d'utilisation d'huile végétale défini dans une exploitation, la quantité de tourteau fermier obtenue dépend du taux d'extraction d'huile opéré par la presse utilisée. Les systèmes laitiers de plaine avec cultures de vente arrivent à satisfaire leur besoin en huile biocarburant et à obtenir une production de tourteau satisfaisant plusieurs mois d'alimentation du troupeau avec des tourteaux gras (> 20% MG). Les systèmes laitiers spécialisés de plaine, ayant des besoins en traction environ deux fois inférieurs aux systèmes précédents, peuvent produire leur biocarburant mais ne satisferont qu'une modeste partie de leurs besoins en correcteur protéique.
L'utilisation de deux tourteaux fermiers de colza comme correcteur principal de ration à base d'ensilage de maïs a été testée. Un essai, réalisé à la ferme expérimentale des Trinottières (Maine-et-Loire), montre que ces tourteaux gras (10 et 21% de MG) sont favorables à la production de lait et à l'orientation de la composition du lait.
La production d'huile à la ferme génère des tourteaux qui doivent être valorisés par des ruminants. Les résultats disponibles actuellement sont insuffisants pour apporter une réponse définitive à la question de l'intérêt zootechnique et économique de ces produits fermiers (biocarburant, aliment protéique). Des références complémentaires doivent être obtenues à partir d'autres essais et observations pour les consolider.
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