le 17 décembre 2007
Gascuel-Odoux C.
Merot P., Dorioz J.M., Massa F., Grimaldi C., Poulenard J.
Les prairies ont un rôle tampon vis-à-vis de la qualité des eaux, c'est-à-dire un rôle dans la régulation des pollutions diffuses. Elles favorisent l'infiltration du fait de leur fort recouvrement végétal du sol et chevelu racinaire. Elles jouent donc un rôle sur le partage entre infiltration et ruissellement et sur l'infiltration des eaux ruisselantes venant de l'amont. Elles sont souvent sources de faibles émissions polluantes et ont par conséquent un effet de dilution des pollutions diffuses. Ces rôles touchent les polluants liés au ruissellement de surface, c'est-à-dire le phosphore, les pesticides, les matières en suspension, les bactéries, mais aussi les polluants liés au transfert de subsurface. Elles sont donc préconisées en aval des zones sources de ruissellement et d'érosion, sur les zones fragiles (zones de pentes longues et/ou fortes) et le long du réseau hydrographique pour en assurer la protection. Ce rôle tampon des prairies est renforcé par le fait que les bords de prairies ont souvent un rôle tampon qui s'y ajoute. Ainsi les haies, fréquentes en bords de prairie, favorisent l'infiltration, redirigent les écoulements de surface et créent une rupture entre la nappe superficielle de versant et la zone humide riparienne. Ce rôle de "puits" est souvent mis en avant. Nous insistons ici sur deux situations de mauvaise gestion des prairies qui peuvent, à l'inverse, transformer les prairies en sources de pollution diffuse : i) des états physiques, chimiques et biologiques dégradés de la surface du sol peuvent contribuer à la pollution diffuse du phosphore et aux pollutions bactériologiques ; ii) la détérioration des ripisylves et des berges peut être source de flux de matières en suspension et de sédimentation dans le cours d'eau.
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