le 17 décembre 2007
Granier A.
Les prairies, bien qu'en régression régulière, couvrent encore plus du cinquième du territoire français métropolitain. Comme les autres types de végétations, elles jouent un rôle important dans les cycles biogéochimiques, dont le cycle de l'eau.
Dans les écosystèmes terrestres, les facteurs du climat déterminent en premier lieu les différents flux d'eau, notamment l'évapotranspiration réelle (ETR), égale à la somme de la transpiration et de l'évaporation du sol. Cette ETR résulte aussi des régulations au niveau des deux interfaces pour les transferts hydriques : du sol aux racines et des feuilles à l'atmosphère. L'indice foliaire (LAI) et le cycle phénologique annuel des couverts végétaux jouent un rôle particulièrement important dans l'ETR : par exemple, un couvert pérenne (prairie, forêt de résineux) peut transpirer toute l'année, ce qui représente une source de différence avec les végétations à cycle phénologique court. Les coupes pratiquées sur les prairies et sur les forêts (éclaircies) diminuent temporairement leur ETR. En moyenne, le LAI des forêts est plus élevé que celui des prairies des cultures. En conséquence, la transpiration des forêts est en moyenne plus élevée que celle des végétations basses. Les prairies et les forêts possèdent souvent des systèmes racinaires profonds, à relativement plus forte capacité d'extraction de l'eau du sol que les cultures annuelles.
Une autre particularité qui distingue les forêts et les végétations basses est l'existence d'un flux d'évaporation de l'eau liquide important lorsque le feuillage est humecté par la pluie, terme appelé interception des précipitations. L'interception des pluies par les forêts a pour conséquence directe un relatif déficit en eau arrivant au sol, par rapport aux prairies et aux cultures.
En situation de sécheresse du sol, des régulations, principalement par les stomates des feuilles, diminuent l'ETR. Au-delà d'un seuil physiologique supportable par le végétal, il peut y avoir jaunissement prématuré des feuilles et en conséquence un arrêt de la transpiration végétale. Une des caractéristiques importantes des espèces forestières est leur bonne résistance à la sécheresse : elles peuvent continuer d'extraire l'eau du sol alors que les autres types de végétations n'en sont plus capables. La résistance à la sécheresse dépend de plusieurs facteurs, particulièrement de l'efficacité de la prospection racinaire et des adaptations physiologiques variées.
Des forts niveaux d'ETR et une interception des précipitations élevée chez les forêts ont pour conséquence, lorsqu'on effectue le bilan hydrique, l'existence d'un flux de drainage de l'eau plus faible que sous prairie.
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