le 27 mars 2007
DURAND J.
La sécheresse se traduit pour la plante par une dégradation du bilan entre la perte d'eau par transpiration et l'absorption d'eau du sol par les racines. La transpiration détermine le mouvement ascensionnel de l'eau à travers la plante. Le dessèchement progressif du sol crée de fortes résistances au transport de l'eau dans le sol et entre le sol et les racines. De ce fait, la tension de l'eau dans les tissus végétaux se propage, de plus en plus intense, à travers tout le végétal. Les plantes fourragères, qui sont exploitées tout au long de l'année, ont des besoins en eau élevés. L'absence d'irrigation les contraint donc à subir régulièrement des déficits hydriques plus ou moins intenses et prolongés. Face à cette situation, les plantes sont plus ou moins bien armées en explorant des couches de sol de profondeurs variables, grâce à leurs capacités diverses de créer et d'entretenir un système racinaire dense et profond. Elles montrent également des capacités variables de régulation de leur transpiration par la régulation stomatique. Enfin, face aux mêmes pertes en eau, elles sont diversement capables de conserver la turgescence de leurs tissus grâce à la régulation osmotique. En réponse à la dégradation de leur état hydrique, les plantes subissent en premier lieu un ralentissement drastique de l'expansion de leurs feuilles, et à un moindre titre de leurs racines. Avec une sensibilité voisine, l'absorption de l'azote minéral ou la fixation symbiotique subissent de fortes réductions. Enfin, en cas d'aggravation de la sécheresse, les échanges gazeux sont tellement limités que la capacité photosynthétique des tissus eux-mêmes est affectée. L'ensemble de ces processus est susceptible de fortement réduire la productivité de la culture et d'altérer la valeur alimentaire du fourrage (ingestibilité, digestibilité de la matière organique, teneur en protéines).
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