le 27 mars 2007
GHESQUIERE M. BARRIERE Y.
Les évènements climatiques des dernières années interpellent sur les moyens pour sécuriser la production fourragère face à la sécheresse, en particulier le rôle de l'amélioration génétique.
Les espèces majeures que sont le maïs et les graminées pérennes des prairies semées illustrent qu'il n'y a pas de spécificités à l'amélioration de la tolérance à la sécheresse mais que c'est la biologie des espèces qui reste déterminante, en termes de stratégie, des réponses susceptibles d'être apportées par la génétique. Chez le maïs, la sélection conventionnelle, appuyée par les outils de la génomique, permet d'être confiant sur les marges de progrès et l'efficacité de l'amélioration, quitte à ce que l'idéotype des nouvelles variétés soit en partie remodelé et/ou que la hiérarchie des objectifs de sélection soit réexaminée globalement. A l'inverse, le saut de l'espèce reste le premier levier, et sans doute pour longtemps encore, pour améliorer la tolérance à la sécheresse des prairies semées. Là aussi, c'est une nouvelle orientation des objectifs de la sélection, espèce par espèce, qui devrait en découler s'il fallait préconiser par exemple de substituer fétuque élevée ou dactyle aux ray-grass. La place du sorgho dans le cadre d'une production fourragère de stock contrainte en irrigation n'est pas forcément évidente ; elle s'inscrit dans une réflexion d'amélioration s'appuyant sur le potentiel génétique du maïs en conditions sèches, encore peu évalué en France. L'hybridation interspécifique est toujours un moyen de réponse à relativement court terme mais qui déplace les questions d'amélioration sur des points spécifiques et sans nécessairement de rapports directs avec la tolérance à la sécheresse elle-même : productivité semencière, stabilisation de Festulolium tétraploïdes chez les graminées, transfert de caractères d'intérêt, effet des gènes, dans le cas de croisements maïs x teosinte. La transformation génétique apparaît enfin comme une alternative, notamment à l'hybridation interspécifique, mais certainement de façon plus réaliste chez le maïs que chez les graminées pérennes.
Il est prévisible qu'en sortant des schémas classiques recourant à la variabilité génétique intraspécifique, l'efficacité de l'amélioration ait à passer par l'identification de plus en plus précise des processus physiologiques de la tolérance mise en jeu au cas par cas, et de leur contrôle génétique.
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