le 27 mars 2007
Sau F. Piñeiro J.
Grâce à leurs prairies vertes la plupart de l'année, la Galice et le nord de l'Espagne (« l'Espagne Verte ») bénéficient de conditions favorables aux productions fourragères et laitières par rapport au reste du pays. Cependant, la structure très morcelée de la propriété et la surface très réduite des exploitations (6,2 ha en moyenne) rendent difficile la mise en place des techniques de production modernes qui permettent la viabilité économique. De ce fait, depuis 1950, le secteur de production laitière a connu une profonde restructuration qui a conduit à la disparition de 73% des exploitations entre 1985 et 2005. Depuis les années 1960, les surfaces semées avec des mélanges graminées-trèfles ou du mais fourrager ont connu, une augmentation constante, parallèlement à l'accroissement de la production laitière. Malgré cela, ces dernières années, la portion de lait produite à partir du fourrage a plutôt eu tendance à se stabiliser autour de 20% et un effort particulier serait nécessaire pour atteindre l'objectif fixé de 40%. Par ailleurs, une partie de l'accroissement des surfaces de prairies s'est faite en gagnant des terres agricoles sur des landes aux sols propices. Bien que l'agriculteur de « l'Espagne Verte » sache que la sécheresse estivale réduit très sensiblement sa production de fourrage et qu'il utilise, à petite échelle et avec des technique artisanales, l'irrigation depuis toujours pour limiter son impact, ce n'est qu'à partir des années 1980 que certains programmes de recherche ont commencé à aborder le sujet. Le fait que les techniques modernes d'irrigation soient peu aisées à mettre en place dans une région où la propriété est morcelée et où les réserves d'eau souterraine sont peu abondantes, a peut-être découragé un effort de recherche plus précoce et plus intense dans ce domaine. Les quelques essais étudiant l'effet de l'irrigation réalisés dans la région montrent que la sécheresse a des conséquences sur la production fourragère de mai à septembre et que l'irrigation des prairies permet d'augmenter la production annuelle moyenne de 40 à 45%. Si, comme prévu, le changement climatique conduit à une augmentation des températures et à une baisse de la pluviométrie dans la région, il est évident que l'irrigation permettra d'augmenter encore plus les rendements qu'à l'heure actuelle. Cependant, alors que les ressources en eau sont très limitées et sont disputées entre les différents secteurs économiques, il semble peu probable que l'irrigation puisse connaître un grand essor du fait que les productions fourragères et animales n'ont qu'une faible valeur ajoutée.
Comme l'irrigation n'est pas chose aisée, il semblerait qu'une approche plus réaliste pour lutter contre la réduction de la production fourragère estivale serait d'avoir recours à des rotations plus intensives (deux cultures par an), où une culture plus adaptée aux températures élevées et au manque d'eau prendrait le relais d'une prairie temporaire. Cette intensification du système en sec permet d'augmenter la production annuelle entre 50 et 82%.
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