le 25 mars 2009
DELAGARDE R.
L'ingestion d'une herbe pâturée dépend comme à l'auge de sa valeur alimentaire mais également des conditions de pâturage définies par l'éleveur (quantité d'herbe offerte, temps de séjour, hauteur en sortie de parcelle en proportion de la hauteur en entrée de parcelle). Ces conditions de pâturage définissent l'équilibre entre performances individuelles et valorisation de l'herbe à l'hectare, deux objectifs à atteindre simultanément bien qu'antagonistes. Cet article fait le point sur les deux outils INRA permettant d'estimer l'ingestion d'herbe chez les vaches laitières au pâturage, par animal et par hectare : le logiciel INRAtion et les Tables INRA 2007. Il rappelle les gammes possibles de variation de l'ingestion au pâturage selon les caractéristiques des vaches, de l'herbe et de la gestion du pâturage, avec les conséquences en termes de production laitière et de stratégie de complémentation. Il fournit également, à partir de simulations, des repères pratiques de gestion du pâturage à la parcelle permettant de définir des limites « tolérables » assurant à la fois performances individuelles et valorisation de l'herbe par hectare. Ce travail montre qu'une gestion du pâturage qui maximise l'ingestion par vache conduit à sous-valoriser énormément l'herbe produite au pâturage. Plus précisément, les simulations montrent que, en induisant par une gestion plus sévère du pâturage une sous-alimentation du troupeau de l'ordre de 10%, le taux de valorisation de l'herbe par hectare augmente de 20% par rapport à une gestion qui maximise l'ingestion par vache. A l'échelle d'une saison de pâturage (5 cycles, 150 jours), cela revient à perdre 200-300 kg lait par vache et à valoriser environ 2 t MS d'herbe en plus par hectare. Les outils INRA permettent aujourd'hui de quantifier l'effet des décisions de l'éleveur sur la consommation d'herbe par les vaches laitières, leurs performances individuelles, et la valorisation de l'herbe tout au long de la saison de pâturage
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