15 juin 1975
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Les fourrages représentent une fraction très variable de la ration des ruminants. Il s'agit de déterminer les proportions optimales de fourrages et de concentrés pour obtenir des performances animales permettant la valorisation maximale à l'hectare.Les fourrages et les concentrés n'ont pas une action additive ; l'apport de concentrés à un ruminant recevant un fourrage à volonté modifie non seulement la quantité de fourrage ingérée mais aussi la digestibilité de ces fourrages. D'une façon générale, la distribution d'aliments concentrés devient de moins en moins efficace au fur et à mesure que la qualité du fourrage augmente. La complémentation au pâturage n'a aucune ou très peu de répercussion sur les performances laitières ou d'engraissement des animaux, dans la mesure où le pâturage est bien conduit et permet d'offrir à volonté, aux animaux, de l'herbe de bonne qualité (repousse de quatre à six semaines). En revanche, si les fourrages sont moins digestibles. bien que très bien consommés, comme cela est le cas pour les luzernes, la complémentation aura une certaine efficacité.La valeur azotée des aliments est actuellement exprimée par la teneur en matières azotées digestibles (M.A.D.) qui intègre la quantité de protéines digestibles dans l'intestin (P.D.I.) ou, mieux, la quantité d'acides aminés absorbés (A.A.A.) dans l'intestin, ainsi que la quantité d'ammoniaque (NH3) formée en excès dans le rumen et excrétée dans l'urine. Les protéines digestibles dans l'intestin sont la somme des protéines digestibles alimentaires non dégradées et des protéines microbiennes digestibles, ces dernières étant élaborées dans le rumen à partir de l'ammoniaque et de certaines protéines dégradées en acides aminés. La valeur azotée réelle d'un aliment va donc dépendre de la plus ou moins grande insolubilité de ces protéines dans le rumen et aussi de la plus ou moins grande intensité de la synthèse protéique microbienne. Les facteurs intervenant sur la solubilité des matières azotées des fourrages et la synthèse microbienne sont évoqués. Des exemples concernant les fourrages verts, les fourrages déshydratés, les fourrages ensilés et le tannage des protéines sont présentés et discutés.
Herbage makes up quite variable a part of the diet of ruminants. The aim is to determine the optimal proportions of herbage and of concentrates so as to get the highest animal performances giving the greatest profit per acre.The effects of herbage and of concentrates are nor additive ; concentrates given to a ruminant fed ad lib. with herbage modifies both the voluntary intake of the herbage and its digestibility. Generally speaking, the distribution of concentrates is all the less efficient as the quality of herbage is better. Complementation on the pasture has little or no effect on the milk or fattening performances of the animals, as long as the grazing is well managed and good quality grass (of 4 to 6 weeks' growth) is available at discretion to the animals. On the other hand, if herbage is less digestible, even with a very good voluntary intake, as is the case with lucerne, complementation will have a certain efficiency.The nitrogen value of a feed is presently expressed by its digestible protein content, which integrates the amount of digestible protein in the intestine, or better the amount of amino-acids absorbed in the intestine, and also the excess amount of ammonia formed in the rumen and excreted with urine. The intestinal digestible protein is the sum of the undegraded digestible alimentary protein and of the digestible microbial protein, the latter being synthesized in the rumen from ammonia and from the amino-acids of certain degraded proteins, The real nitrogen value of a feed thus depends on the greater or smaller intensity of microbial protein synthesis. The factors affecting the solubility of herbage proteins and the microbial synthesis are quoted. Examples concerning fresh herbage, dried herbage, silage, and the tanning of proteins are given and discussed.
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