31 octobre 2018
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Depuis 50 ans, le "paysage fourrager" français a profondément évolué, accompagnant les mutations observées dans l'élevage et l'ensemble de l'agriculture. Pourquoi les systèmes de polyculture-élevage ont-ils régressé en faveur des spécialisations régionales ? Une analyse fine met en lumière les causes et modalités de ces évolutions. Les statistiques nationales permettent de suivre l'évolution régionale des productions dominantes des exploitations (OTEX), des cheptels et des surfaces (cultures, prairies). Entre 1970 et 2010, 68% des régions agricoles ont vu leur OTEX changer, souvent en se spécialisant et en s'orientant vers les grandes cultures lorsque c'était possible. Seules les régions de Lorraine ont évolué vers la polyculture-élevage. Cette période a vu le nombre d'exploitations divisé par 3, l'élevage de ruminants se concentrer, les surfaces en prairies permanentes et légumineuses régresser alors que se développaient les surfaces de cultures et en prairies temporaires. Les évolutions des politiques agricoles, des marchés et des techniques (drainage, irrigation…) ont suscité ces changements, peu favorables à l'autonomie et à la durabilité des systèmes de production.
SCHOTT C., MIGNOLET C. & PUECH T., 2018. Dynamiques passées des systèmes agricoles en France : une spécialisation des exploitations et des territoires depuis les années 1970. Fourrages n°235. 153-161.
Over the last 50 years, the French farming landscape has changed dramatically. In particular, mixed crop-livestock systems have become less prominent. An analysis of national statistics revealed the regional changes that have taken place in the principal types of farming found in France (i.e., OTEX classification system). Between 1970 and 2010, the principal type of farming shifted for 68% of French agricultural regions. More specifically, there was a trend towards specialisation and cash crop farming. Only the regions in Lorraine moved towards mixed crop-livestock systems. These changes were characterised by a two-thirds decline in farm number, a greater concentration of livestock farming, and a decrease in the land dedicated to permanent grasslands and legumes. There was a concomitant increase in the land covered by crops and temporary grasslands. The factors responsible for these shifts were changes in agricultural policies, markets, and techniques (e.g., drainage, irrigation), which did not promote system autonomy and sustainability.
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