15 décembre 2011
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La mesure agri-environnementale (MAE) "Prairies fleuries" a été mise en œuvre à titre expérimental sur plusieurs territoires métropolitains. Elle n'impose pas de pratiques aux agriculteurs, mais fixe un résultat à atteindre en termes de diversité floristique. L'agriculteur ne s'engage pas sur des pratiques mais sur le maintien d'une diversité floristique. Une étude, réalisée dans le cadre du programme DIVA2, souligne comment cette obligation de résultat, inhabituelle pour ce type de mesure favorisant la biodiversité, influence-t-elle les pratiques et les attitudes des agriculteurs ?Des entretiens auprès d'agriculteurs signataires dans les Parcs naturels régionaux des Bauges et du Haut-Jura ont permis de comprendre leurs motivations par rapport à cette MAE, leurs pratiques effectives sur les prairies contractualisées mais aussi leurs connaissances sur les relations entre les fleurs des prés et les pratiques agricoles. S'ils déclarent certes un intérêt pour le montant de la prime, les agriculteurs s'engagent aussi par conviction environnementale et parce que cette MAE témoigne de la reconnaissance de leur savoir-faire par la société. Le fait que l'obligation de résultat liée à cette MAE n'impose pas un changement de leurs pratiques est aussi mis en avant par les agriculteurs pour justifier leur engagement. Ils n'ont engagé que des prairies déjà riches en fleurs et la MAE soutient donc les pratiques en place plus qu'elle n'incite à en changer, même si on note un intérêt accru chez les agriculteurs pour les prairies fleuries.
The agri-environmental scheme for 'preserving grassland flower species' (MAE) was experimented in different regions. Instead of volunteering to carry out specific farming practices, farmers simply committed to preserve floristic diversity. How does this obligation of result affect the practices and outlook of farmers? A number of farmers, in the national parks of the Bauges and the Haut-Jura who agreed to take part in the scheme, were interviewed in order to determine their motivations (financial, environmental awareness, public recognition of their skills), the practices they implemented as a means of managing the grassland under contract, plus knowledge of grassland flower species and awareness of the impact of agricultural practices. These farmers felt that the scheme acknowledged their skills and experience. The grassland areas under contract were already rich in flowers. Therefore, the scheme mainly supported already existing practices rather than encouraging new ones. Nevertheless, it does seem to have raised interest in flower-rich grassland.
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