07 septembre 2004
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Quelle conception les agriculteurs des Alpes du Nord ont-ils de la biodiversité ? Une approche par enquête montre que la biodiversité, végétale comme animale, est perçue de façon contrastée...
Les agriculteurs apprécient certaines espèces qu'ils ne cultivent ni n'élèvent. Ils constatent qu'elles se portent bien, ou mal, en même temps que l'agriculture, et ils avertissent qu'un déclin de leur propre activité leur sera funeste. Mais il est d'autres espèces, comme les ligneux de la friche et plusieurs animaux sauvages, qui semblent entretenir avec l'agriculture une activité antagoniste et que les agriculteurs rejettent violemment. Contrairement à la friche, les animaux sauvages ont des partisans au sein de la communauté villageoise. Ils ne font donc pas que compliquer la tâche des agriculteurs : ils mettent en évidence leur relative perte d'influence. On comprend, dans ces conditions, que les agriculteurs répugnent à parler de biodiversité en général : elle rassemble des êtres que leur expérience, à la fois sociale et technique, les amène à opposer.
What do the farmers in the northern Alps think of biodiversities ? According to inquiries, the answers are not straightforward. Farmers do like certain species (plants, and also animals) they neither grow nor rear. They do realize that they thrive or decline together with agriculture, and they warn that an abatement of their activity would be ominous to themselves. At the same time, species such as woody plants on fallow lands and a number of wild animals are felt to run antagonistic activities, and they reject them sharply. Unlike scrub, wild animals do have supporters among village dwellers. They do thus not only complicate the task of the farmers, they also throw evidence on their relative loss of influence. This explains why, under these conditions, farmers are loath to discuss biodiversity in general : the word brings together beings some of which by their experience, both social and technical, they tend to oppose.
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