28 décembre 2006
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Alors qu'il existe des références assez nombreuses sur les effets des modes de gestion sur la biodiversité à l'échelle de la parcelle, peu de travaux abordent la biodiversité à l'échelle de l'exploitation agricole. Dans ce travail, nous avons étudié la diversité végétale à l'échelle d'exploitations allaitantes herbagères de montagne dans le nord du Cantal dans une gamme de chargement (de 0,7 à 1,2 UGB/ha). L'objectif était de préciser le niveau de diversité rencontrée selon le chargement à l'échelle des parcelles et des exploitations, et d'établir des liens entre l'utilisation des prairies et leur diversité. Nous avons mené une première phase d'enquête pour décrire les exploitations et pour choisir des parcelles représentatives des modes de gestion de ces exploitations, puis nous avons réalisé des relevés botaniques par faciès sur les parcelles retenues. Nous nous sommes intéressés à la diversité spécifique et à la composition fonctionnelle en graminées. La richesse spécifique globale à l'échelle de l'exploitation croît de 123 à 194 espèces et la richesse moyenne spécifique par parcelle augmente de 37 à 68 espèces lorsque le chargement diminue de 1,2 à 0,7 UGB/ha. Nous avons montré qu'il existait une plus grande gamme de diversité au sein des parcelles sur l'exploitation au chargement intermédiaire (1,0 UGB/ha). Nous avons également mis en évidence une corrélation négative entre le nombre pondéré d'espèces par parcelle et l'équivalent azote minéral (apports + restitutions) reçu par hectare (r² = 0,61) ou le nombre de journées de pâturage (r² = 0,92). Nous avons par ailleurs mis en relation les types fonctionnels de graminées rencontrés dans les prairies avec le chargement et les pratiques. Enfin, ce travail nous a permis de souligner l'importance de la prise en compte des faciès des parcelles, notamment dans les prairies pâturées, dans lesquelles la présence de plusieurs faciès ainsi qu'un niveau d'apport en équivalent azote minéral moins élevé que dans les prairies fauchées expliqueraient la plus grande richesse spécifique observée par rapport aux prairies fauchées.
There are many references concerning the effects of farm management on bio-diversity on the field scale, but few studies tackle this problem on the scale of a farm. The present work studies the plant diversity on suckling farms in the upland pastures of northern Cantal.
The aim of the study was to determine the level of diversity according to the stocking rate at the field level and at the farm level, and to detect any relationship between the utilization of a pasture and its diversity. Botanical relevés were drawn per facies on the fields of 4 farms (with stocking rates from 0.7 to 1.2 LU/ha), in order to estimate the specific diversity and the composition of the various functional types of grasses. On the field and the farm scales, the specific diversity increases when the stocking rate diminishes, but the range of diversities within fields is largest with intermediate stocking rates. The functional types of grasses found in the pastures were compared to the stocking rates and the farming practices. On grazed pastures, the observed greater specific diversity appears to be linked to the presence of several facies and to a lesser input of mineral nitrogen equivalent than on meadows.
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