31 mars 2023
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Par rapport aux cultures annuelles de céréales, les prairies pérennes perdent beaucoup moins d'éléments nutritifs et nécessitent peu de pesticides, tout en favorisant l'accumulation de carbone dans le sol. Jusqu'à présent, les prairies étaient presque exclusivement destinées à l'alimentation des ruminants et des chevaux. Nos expériences sur le bioraffinage des fourrages ont produit des protéines d'une qualité égale à celle du tourteau de soja. Les cultures fourragères peuvent fournir des rendements élevés de biomasse et de protéines avec un profil d'acides aminés bien équilibré. Dans les cultures de poacées provenant de prairies permanentes non fertilisées, l'effort doit être mis sur la partie fibreuse de l'herbe en raison d'un faible rendement en protéines. Avec les techniques actuelles, nous avons récupéré jusqu'à 40 % des protéines du fourrage dans un concentré protéique contenant environ 50 % de protéines. De plus, une fraction de fibres contenant 15 à 18 % de protéines de la matière sèche peut être produite et utilisée pour l'alimentation des ruminants, la bioénergie, ou encore transformés en molécules plateformes biosourcées ou en biomatériaux. Nos expériences en alimentation animale ont montré que les protéines bioraffinées à partir des prairie peuvent remplacer la farine de soja pour la volaille et les porcs sans effets négatifs sur les performances des animaux. Les premières bioraffineries de la biomasse verte à l'échelle industrielle pour l'alimentation animale et la bioénergie fonctionnent au Danemark, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour évaluer la qualité des protéines pour les applications alimentaires et fourragères. En outre, une approbation complète de l'EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) doit être obtenue pour l'application à l'alimentation humaine. Le concept de bioraffinerie verte ouvre de nouveaux marchés pour les prairies et représente une opportunité pour augmenter leur surface et bénéficier de leurs services écosystémiques associés.
Jørgensen U., Jensen S.K., Ambye-Jensen M., (2023). « Coupler les avantages des cultures herbagères et du bioraffinage vert pour produire des protéines, des matériaux et des services pour la transition écologique ». Fourrages 253, 47-60
Compared with annual grain and seed crops, perennial grassland has significantly lower losses of nutrients and low pesticide requirements, while also supporting soil carbon build-up. Until now grassland crops have almost exclusively been fed to ruminants and horses. Our experiments on biorefining forages have produced protein of a quality equal to soybean meal. Forage crops can deliver high yields of biomass as well as protein with a well-balanced amino acid profile. In grass crops from unfertilized permanent grassland, focus has to be on the fibre part of the grass due to a low protein yield. With current techniques we have recovered up to 40 % of the forage protein into a protein concentrate with around 50 % protein. In addition, a fibre fraction containing 15-18 % protein of dry matter can be produced and used as ruminant feed, bioenergy, or further biorefined into chemical building blocks or bio-materials. Our feeding experiments have shown that biorefined grassland protein can provide a substitute for soybean meal for poultry and pigs without negative effects on animal performance. The first industrial scale biorefineries on green biomass for feed and bioenergy are now established in Denmark, although more research is needed in order to evaluate protein quality for both feed and food applications. In addition, a full EFSA approval has to be obtained for the application for food. The green biorefinery concept opens new markets for grassland and opportunities for increasing the grassland area to obtain associated ecosystem services.
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