15 septembre 1976
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A-t-on le droit de se priver du potentiel de «production utile» que représentent les immenses étendues de maquis, de garrigues ou de devèzes ? Les conditions de l'environnement y sont souvent très défavorables : sol caillouteux et souvent mince, pente trop forte et surtout sécheresse estivale prolongée dont les effets sont accentués par la pauvreté du sol en matière organique et en éléments nutritifs. La réinsertion de ces surfaces dans le circuit économique agricole au moyen de l'élevage pourrait en outre constituer une garantie contre les incendies. Trois expérimentations ont été mises en place en garrigue de Montpellier, dans le maquis corse et sur le causse du Larzac afin de découvrir le potentiel biologique de ces milieux et d'y étudier les possibilités d'installation de l'élevage.En garrigue, après débroussaillage et apport de 100 U. de N, de P et de K, les graminées à bonne valeur fourragère se sont développées et la production a été de 2 t de M.S./ha. Ce même traitement a permis un chargement de trois brebis Mérinos d'Arles par hectare qui sont demeurées toute l'année sur le pâturage sans le secours d'aliments complémentaires.En Corse, la destruction des cistes par débroussaillage et l'emploi de fertilisants entraînent le développement du tapis herbacé et devraient permettre d'accroître fortement les possibilités offertes au pâturage.Sur le causse du Larzac, l'embuissonnement est moins important et si la fertilisation (100 U. de N, 100 U. de P et 50 U. de K) autorise à espérer 2 tonnes de M.S./ha, on peut tout de même envisager d'élever des animaux sans apporter d'engrais.Ainsi, les mesures effectuées fixent le potentiel des devèzes, dans l'état actuel et sans une amélioration, à 1,5 brebis (race de Lacaune) par hectare pendant huit à neuf mois, soit environ 400 journées de pâturage par an.Il importe en outre d'adapter le système d'élevage aux différentes phases de production de la végétation. Dans ce but, on observe, au Domaine de La Fage (causse du Larzac) le comportement des animaux vis-à-vis du milieu et en particulier de la végétation, aux différentes époques de l'année. De la même façon, le parcours ne pouvant assurer, pendant toute l'année, la nourriture des animaux, on doit rechercher des sources d'approvisionnement complémentaires. Ces schémas de complémentarité, très variés, sont à l'étude au Domaine de La Fage, de même que la recherche des types génétiques d'animaux les mieux adaptés à l'exploitation du milieu.Ce travail de recherche intégré devrait conduire à un éventail de solutions pour la mise en valeur des parcours de la France méridionale et même, dans le cas où cette mise en valeur ne serait pas ressentie comme un besoin immédiat, la connaissance approfondie du milieu devrait permettre de proposer des mesures conservatoires susceptibles de préserver, pour l'avenir, le potentiel et d'éviter toute dégradation.
Is it justified to discard the "useful production" potential of the vast areas of rough grazings called "maquis", "garrigues", or "devèzes" ? Their environmental conditions are often very unfavourable : stony and shallow soils, too steep slopes, and above all a long Summer drought worsened by the low contents of the soils in organic matter and nutrients. These areas could be brought back into the agricultural economical circuit by means of stock-breeding, and this would also provide a security against fires. Three trials have been set up in the "garrigue de Montpellier", the "maquis corse" and the "causse du Larzac" in order to ascertain the biological potential of these areas and to investigate the possibilities of initiating stock-rearing there.In the garrigue, after clearance of the thickets and fertilization with 100 units of N, P,O. and K,O, the good forage grasses did develop, and herbage production was 2 tons DM/hectare. This treatment made it possible to keep 3 "Mérinos d'Arles" ewes per hectare ail the year round without any complementary feeding.In the corsican maquis, the destruction of Rock Roses (Cistus spp.] together with the use of fertilizers should bring about a development of the grass sward and a large increase of the grazing possibilities.In the causse du Larzac there are fewer thickets end although fertilizer dressings of 100-100-50 should help attaining the production level of 2 tons DM/hectare, it is nevertheless possible to raise stock without fertilizers.The measurements taken in the present state and without any improvement of the conditions point to a potential of 1,5 Lacaune ewes per hectare during 8 to 9 months on the "devèzes", i.e. about 400 grazing days per annum.The stock-rearing system has moreover to be adapted to the various production stages of the plants. At the Estate of La Fage (causse du Larzac), observations on the behaviour of animals towards the environment and particularly towards the plants have been made to this end at different periods of the year. Moreover as these rough grazings cannot supply enough forage for the animals ail the year round, sources of complementary feeds have to be looked for. A great variety of complementation schemes are being investigated in La Fage, while at the same time there is a search for genetical types of animals best suited for the utilization of the environment.This integrated investigation work should lead to a variety of solutions for the profitable use of the rough grazings of Southern France, and even if this was not considered an immediate necessity, a better knowledge of the environment should make it possible to put forward conservation measures for the upkeep of the potential in the future, and to avoid any degradation.
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