31 mars 2020
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En systèmes pâturés, une bonne valorisation des prairies consiste principalement à permettre aux animaux de récolter une fraction importante de l’herbe qui a été produite, sachant que la quantité d’herbe produite varie dans des conditions très importantes selon le contexte pédo-climatique, le type de prairies et les pratiques agronomiques appliquées (fertilisation, amendement, irrigation). Bien valoriser, c’est globalement faire pâturer les animaux assez ras, avec un pâturage dit « sévère », mais sans sur-pâturage. La légère baisse des performances individuelles qui découle de cette pratique est plus que largement compensée sur l’année par le gain de productivité à l’hectare. De nombreux indicateurs existent, sur l’animal et sur la prairie, pour définir le degré de sévérité du pâturage à chaque passage du troupeau dans une parcelle. Ce degré de sévérité est quasiment indépendant des modes de gestion du pâturage (système de pâturage, fréquence entre passages, nombre de parcelles), qui ont intrinsèquement peu d’effet sur la production et la valorisation des prairies dans la gamme d’intérêt pratique. Entre une stratégie de gestion du pâturage « libérale » qui vise à maximiser l’ingestion par animal et une stratégie « sévère » visant à bien maîtriser les refus et à maximiser l’ingestion par hectare, des écarts de valorisation annuelle d’herbe de 1 t MS/ha (saison de pâturage courte) à 3 t MS/ha (saison de pâturage longue) sont possibles. Des études récentes dans un réseau de fermes commerciales ont montré que, dans chaque région française étudiée (Est, Centre, Ouest), la gamme de valorisation d’herbe va de 4 à 13 t MS/ha selon les parcelles.
Delagarde R. (2020). Mieux valoriser la production des prairies pâturées et réduire le gaspillage, c’est possible !, Fourrages, 241, 1-10
In grazing systems, a great utilisation rate of grasslands occurs when management practices allow animals to consume a large proportion of the grass produced. Grass production can vary greatly depending on pedoclimatic conditions, grassland type, and agricultural practices (e.g., fertilisation, amendment, irrigation). A high utilisation rate is primarily achieved thanks to a low post-grazing sward height (i.e., grazing intensity is severe), although overgrazing should be avoided. The slight decrease in milk yield per animal that occurs under severe grazing conditions is more than made up for by greater annual milk yield per hectare. Several grassland or livestock indicators exist to gauge grazing severity following each grazing rotation in a given paddock. Grazing severity is largely independent of grazing management strategy (e.g., grazing system, grazing rotation duration, paddocks number), which, from a practical perspective, rarely intrinsically affects milk yield and grassland utilisation rate. On the contrary, the grassland utilisation rate may differ by between 1 t DM/ha/year (short grazing season) and 3 t DM/ha/year (long grazing season) based on whether grazing is lax (i.e., seeks to maximise individual intake) or severe (i.e., seeks to maximise intake per hectare). Recent results from commercial farms have shown that grassland utilisation rates range between 4 and 13 t DM/ha/year, depending on the paddock, in each of the French regions studied (east, centre, west).
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