15 mars 1978
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Le recours à une culture dérobée comme le seigle peut être un moyen d'accroître la productivité de la surface fourragère. Dans le cadre de l'étude qui se déroule à la Ferme de l'E.N.S.A.I.A. de Nancy (Lorraine) dans le but d'obtenir des références technico-économiques sur deux systèmes de production de lait intensifs, deux séries d'expérimentations sur le seigle immature ont été entreprises en 1975, 1976 et 1977 afin d'apprécier :- la productivité et la valeur alimentaire du seigle vert à différents stades végétatifs;- la productivité de la succession seigle-mais, la valeur alimentaire chez le mouton de l'ensilage de seigle et les modalités d'utilisation de cet ensilage par les vaches laitières pendant l'été.En moyenne sur trois ans, la production de 4 à 6 tonnes de matière sèche de seigle par hectare se traduit par une augmentation de la production totale annuelle de l'hectare fourrager de 2 à 4 tonnes par rapport à un mais cultivé classiquement.La récolte du seigle doit être réalisée impérativement avant l'épiaison. Mais, à ce stade, le seigle offre une faible teneur en matière sèche ; il en résulte des pertes relativement importantes au cours de la conservation, en l'absence de préfanage. Récolté au stade optimum, le seigle a une valeur nutritive de l'ordre de 0,7 à 0,9 U.F. et de 80 g de M.A.D. par kg de matière sèche. Il est, en général, moins bien ingéré (8,8 à 12,4 kg de M.S.) que les ensilages de mais ou d'herbe.La distribution d'ensilage de seigle s'accompagne souvent d'une diminution de la production laitière, du taux butyreux et de la teneur en matière azotée du lait. L'apport de quantités plus importantes de concentrés n'a aucun effet sur la quantité de lait produite, mais semble limiter la diminution du taux de matières grasses et azotées. Des bilans plus précis restent à faire pour mieux définir le seuil de complémentation (énergie et azote) à adopter.Intéressant dans un assolement fourrager à base de mais-ensilage, malgré une augmentation des temps de travaux au printemps et à l'automne, le seigle fournit un ensilage qu'il serait sans doute plus rationnel de réserver à des animaux ayant des besoins moins importants que les vaches laitières.
The growing of a catch-crop such as rye can be a way of increasing the productivity of the forage area. A study is in progress at the farm of the E.N.S.A.I.A. Agricultural school in Nancy (Lorraine) in order to gather technic and economic references on two intensive dairying systems, and two experimental trials, part of this study, were set up in 1975, 1976, 1977 for the evaluation of :- the productivity and feeding value of green rye at various growth stages;- the productivity of the rye-maize sequence, the feeding value for sheep of rye silage and the possibilities of utilizing this silage as a feed for dairy cows during Summer.On a three year average, the production of 4 to 6 tons DM rye per hectare results in an increase of the total yearly production of each hectare of forage by 2 to 4 tons over the yield of a traditional maize crop.Rye must be harvested before ear emergence.But at that stage, rye has a low DM content; as a consequence, there are rather important losses during conservation if there is no pre-wilting. When rye is harvested at the best stage, its feeding value is about 0.7 to 0.9 Fodder Units and 80 9 dig. protein per kg DM. The voluntary intake is generally lower (8.8 to 12.4 kg DM) than that of maize silage or of grass silage.When rye silage is fed to dairy cows, there is always a decrease in milk production, in butterfat content and in milk protein content. If more concentrate is given, there is no effect on the quantity of milk produced, but the decrease in fat and protein contents seems to be limited. More precise balances should be drawn, if a better knowledge of the level of complementation (for energy and protein) is to be acquired.Rye is interesting in a forage production system based on maize silage, in spite of its requiring longer labour hours in Spring and Autumn, and it should logically be reserved for the feeding of animals with lower requirements than dairy cows.
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