15 mars 1997
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La luzerne dispose de qualités agronomiques et zootechniques incontestées. Son déclin, lié au développement spectaculaire des systèmes intensifs, risque de faire disparaître certaines pratiques de production et d'utilisation. Aujourd'hui, avec les préoccupations environnementales, la luzerne pourrait retrouver un intérêt dans les systèmes d'élevage. Dans les bassins où elle a persisté, l'expérience acquise par les éleveurs, peut s'avérer fort utile.
Une enquête réalisée auprès de 179 éleveurs de Charente, utilisateurs de luzerne, montre la place importante qu'elle peut occuper. La majorité d'entre eux la cultivent, pure ou en association, depuis plus de 20 ans et ne pensent pas réduire sa part (1/4 de la surface fourragère). Les luzernes sont implantées au printemps, sous couvert, et durent en moyenne 4,5 ans. La fertilisation N-P-K moyenne est de 55-90-120 unités/ha/an. Le pâturage de la luzerne concerne un tiers des surfaces récoltées, en été et en automne chez les éleveurs laitiers, en majorité en automne chez les éleveurs allaitants. Le foin est le principal mode de conservation. Les stocks constitués sur luzernières représentent plus de 25% de la ration hivernale dans 60% des exploitations.
A survey of 179 lucerne-producing farmers in Charente shows the importance of this crop. Most farmers have been growing lucerne for over 20 years and intend to maintain their acreage. The crop is sown under cereals or under sunflower in spring. Phosphate fertilization is satisfactory (90 units/ha) but potash fertilization is insufficient (120 units/ha). Weeding is carried out by a third of farmers. The duration of the lucerne crop, pure or in association, is on average 4.5 years. Most farmers think that its persistency is declining.
The crop is mostly harvested for hay. One third of the acreage is grazed (mainly in autumn by suckling cattle ; in summer and autumn by dairy cattle). No bloat was observed on the farms surveyed. The conserved forage is mainly used in winter. Nearly one half of the farmers have between 25 and 50% of lucerne in the winter diets, with no difference between suckling farms and dairy farms. The disappearance of this traditional utilization of lucerne could be due rather to the unavoidable ageing of the farming population (through dereliction) than because of the characteristics of the lucerne crop itself.
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