30 septembre 2012
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La diminution des surfaces en prairies permanentes au cours des dernières décennies s'explique en partie par un déficit de connaissances techniques et scientifiques sur leur valeur fourragère. En surface et en quantité de fourrages produits, les prairies permanentes constituent toujours la première ressource alimentaire des élevages herbivores et offrent des services fourragers majeurs dans de nombreux territoires et pour une large diversité de systèmes d'élevage. La grande variabilité de la dynamique de production et de valeur alimentaire des prairies permanentes fait qu'il est hasardeux de vouloir les prévoir sans un minimum de caractérisation de leur composition botanique, des conditions de milieu et des pratiques.
L'aptitude d'une prairie à rendre tel ou tel service fourrager dépend en premier lieu de la dynamique saisonnière de sa production d'herbe et de la qualité de celle-ci. Les références récentes sur la production et la valeur alimentaire des prairies permanentes montrent que leur potentiel fourrager peut être, pour certaines, équivalent à celui des prairies semées. Autour des valeurs moyennes, la grande variabilité de la production et de la valeur alimentaire s'explique pour partie par la composition fonctionnelle de la végétation. La proportion de légumineuses et de plantes diverses influence positivement la qualité de la prairie et sa stabilité au cours de la saison. La proportion et le type de graminées influencent le potentiel de production et la qualité de la végétation. Ainsi, à l'échelle de la parcelle, différents types de prairies peuvent être définis à partir des descripteurs de la végétation, et leurs différentes aptitudes fourragères peuvent être mises en relation avec des valorisations fourragères possibles. Ces typologies de prairies, disponibles à des échelles régionales, en particulier dans les principaux massifs montagneux, ont été récemment complétées par une typologie nationale couvrant les principales régions herbagères françaises. Elles peuvent être intégrées dans les démarches de diagnostic fourrager à l'échelle d'une exploitation ou d'un territoire.
Les « reproches » classiquement associés aux prairies permanentes, à savoir leur moindre productivité, les milieux difficiles et moins contrôlables dans lesquels elles persistent, tendent à s'estomper au profit d'un point de vue différent qui cherche à mieux les valoriser pour ce qu'elles représentent. Les services fourragers qu'elles fournissent, à l'échelle de la parcelle, de l'exploitation et du territoire sont alors mieux intégrés dans la recherche de cohérence du système d'élevage. Leur diversité, longtemps et encore lue comme une difficulté à surmonter (voire à supprimer) dans une approche standardisée des systèmes d'élevage, devient alors une source de richesses qui peut contribuer à l'équilibre des systèmes qui les valorisent.
Permanent grassland represents 50 % of feed resources for herbivorous livestock. The decreasing area of permanent grassland is tied to the non recognition of its forage value. Forage services provided by grassland depend on seasonal dynamics and the quality of grass production. The forage potential of permanent grassland (production and feeding value), can in certain cases equal that of sown grassland.
Forage potential varies depending on the functional composition of vegetation. Different types of grassland have been defined in this way, on a regional and national scale, based on vegetation descriptors. Despite certain 'shortcomings' (lower productivity, difficult environment), permanent grassland is now recognized for the forage services it provides on a small and larger scale (field, farm, landscape). Grassland diversity also contributes to sustaining grassland-based systems.
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