Bien choisir la période de semis
La date de semis doit permettre à l'espèce implantée d'arriver à un stade suffisamment avancé pour résister aux premières gelées (cas d'un semis d'été) ou aux premières sécheresses (cas d'un semis de printemps).
Si dans certaines régions ces contraintes amènent à privilégier l'une ou l'autre des périodes de semis, dans de nombreuses régions le choix existe entre le semis de fin d'été ou de printemps.
Pour choisir, vous trouverez ci-dessous les avantages et les inconvénients de ces 2 périodes de semis.
Semée début septembre, cette prairie de ray-grass anglais est maintenant bien armée pour résister à son premier hiver.
Les semis de fin d’hiver et de printemps
Peu répandus, les semis de fin d’hiver et de printemps sont intéressants en ressemis de prairies permanentes, derrière des précédents récoltés à l’automne et en zone de montagne (altitude > 500 m). Toutefois, ils présentent l’inconvénient de réduire de moitié la production l’année du semis. En outre, ils décalent la production d’herbe.
Au printemps, les semis doivent être effectués suffisamment tôt pour qu’en cas de
sécheresse précoce les jeunes plantules soient déjà bien implantées. Il faut cependant éviter de semer trop tôt pour éviter les risques de destruction par le gel.
Les semis de fin d’été et d’automne
Les semis de fin d’été et d’automne présentent l’avantage de permettre une production importante dès le printemps suivant. Ils sont en revanche déconseillés dans les zones de montagne en raison des risques de gel précoce. La fin de l’été est une période favorable notamment pour les parcelles qui se ressuient tardivement au
printemps.
Il faut semer le plus tôt possible dès les premières pluies, après la récolte du précédent. Le risque est alors de s’exposer à une période de sec provoquant de la mortalité chez les jeunes plantules. La figure 3 indique la date à partir de laquelle le risque de sécheresse est inférieure à 20%. Cette date prend en compte la capacité de l’horizon de surface à retentir l’eau.
A l’inverse en retardant fortement la date de semis, on s’expose à des risques de gel de jeunes plantules et à une installation moindre des légumineuses. La figure 4, indique la date de semis la plus tardive permettant une installation suffisante de la prairie avant un gel à - 4°C (600 °C jour base 0 avant le 1er gel à -4°C).
Ces dates ne permettront pas une installation satisfaisante des légumineuses avant l’hiver, des dates à ne pas dépasser à dire d’expert ont été repositionnées pour la luzerne et les autres légumineuses afin de permettre leur installation.
Ainsi, la lecture permet de déterminer une plage de semis favorable au regard de 20 années climatiques passées. Par exemple si l’on se place sur la pointe bretonne avec un horizon de surface séchant, la plage de semis s’étend du 14 août au 5 novembre avec un préconisation avant le 10 octobre pour l’installation de légumineuses. A contrario à l’extrême Est, celle-ci irait du 3 septembre au 7 octobre.
Intérêts et limites des différentes périodes de semis d’une prairie
(Source : Deleau D., 2019)
* Les espèces à implantation lente – type dactyle, fétuque, fléole… mais également les légumineuses comme la luzerne, doivent être implantées précocement.
Dates de semis recommandées
Les dates de semis doivent être adaptées afin que les espèces soient suffisamment bien implantées pour résister aux stress climatiques. Pour cela, les graminées doivent avoir atteint le stade 4-5 feuilles et les légumineuses le stade 2-3 feuilles trifoliées, avant l’apparition d’un stress hydrique pour les semis de printemps ou avant les premières gelées pour les semis de fin d’été. Par ailleurs, on considère qu’il faut 600 degrés-jour après semis pour qu’une légumineuse atteigne le stade 2-3 feuilles trifoliées et ne plus craindre le gel.
Les dates proposées ci-dessous sont issues du guide technique de l'AFPF sur l'implantation des prairies publié en 2022. Les experts ayant proposé les dates les ont donc actualisées par rapport aux évolutions climatiques récentes, mais elles peuvent encore être amenées à évoluer dans les années à venir.