Brins d'herbe

Concilier agriculture et faune sauvage en intersaison

Les plantes de service sont de véritables alliés pour favoriser la biodiversité et améliorer les pratiques agricoles. Cet article vous explique comment choisir les bonnes espèces pour créer des habitats favorables à la petite faune tout en respectant les contraintes agricoles. Découvrez les nombreux bénéfices des plantes de service pour l'environnement et l'agriculture.

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Parmi les services rendus par les plantes « de service », il en est un qui tient à cœur ceux qui se préoccupent d’aider la faune sauvage en intersaison. De l’été jusqu’au printemps suivant, la petite faune peut subir de grandes perturbations concernant leur tranquillité et leurs ressources alimentaires. Si la production agricole doit rester la priorité pour assurer les besoins de l’humanité, il est tout à fait possible et facile de mettre en œuvre des actions afin de favoriser cette petite faune.

L’on pourrait caractériser cette petite faune de petit gibier, mais ces actions favorisent bien d’autres animaux qui ne sont pas au tableau de chasse !

Depuis plus de dix ans, semer des plantes d’interculture (cultures dérobées ou plantes de service) entrée dans les habitudes des agriculteurs, incitée aussi par la réglementation. Cela a permis de mettre en avant l’excellent impact agronomique et environnemental de ces plantes d’interculture. Leurs bénéfices sont nombreux : gestion de l’eau et de l’azote, lutte contre les érosions par l’eau ou le vent, contre les adventices et certains ravageurs, amélioration de la structure du sol, du taux de matière organique, favorisation de la vie des pollinisateurs et de la faune sauvage.

A chaque situation agraire, des priorités peuvent être choisies et parmi elles, celui de protéger et de développer la petite faune.

Les animaux ont, avant tout, besoin de : se nourrir, se cacher, voir sans être vus et se repérer.

Mais la préoccupation agricole doit rester la première ! Il existe 25 espèces de plantes de service. Pour choisir les mieux adaptées face à une situation et concilier agriculture et faune sauvage, il convient de se poser cinq questions clés :

  1. Dans cette parcelle, sur une rotation, quelles sont les différentes cultures ? il s’agit de choisir des plantes qui ne vont pas véhiculer les mêmes maladies ou ravageurs. Par exemple, ne pas semer de colza-couvert s’il y a du colza oléagineux dans la rotation.  
  2. A quelle date se libère la parcelle ? cela dépend de la date de la récolte. Certaines plantes de service exigent de la chaleur (sorgho, moha, millet). Cependant, les brassicacées peuvent pousser à plus basse température.
  3. Quelle sera la culture suivante ? ceci va déterminer la date à laquelle la plante de service devra être détruite ainsi que sa compatibilité sanitaire.  
  4. Comment le couvert va-t-il être détruit ? dès que l’on introduit une plante dans une parcelle, il faut penser au risque de dissémination ou au risque de repousse. Le mode de destruction peut être, le roulage, le broyage (avec effarouchement), le gel, le labour, la chimie (selon la réglementation).
  5. Quels autres objectifs que celui de la cynégétique peut-on attendre ? En plus de l’objectif cynégétique, l’on peut ajouter d’autres attentes : faire pâturer des animaux d’élevage, constituer des stocks fourragers (attention à l’effarouchement), favoriser les pollinisateurs, dont les abeilles, lutter contre les érosions, les bioagresseurs, améliorer la structure.

Pour un habitat optimum :  la petite faune doit pouvoir se cacher, se déplacer facilement, voir sans être vue, se détendre, se repérer. On peut classer les plantes de couvert selon leur morphologie :

  • Les plantes « phares », pour que les animaux puissent se repérer, plantes éparses et hautes, comme les tournesols ou la féverole.
  • Les plantes « parapluie » qui couvrent bien le sol, vu du haut, mais sous lesquelles les animaux circulent aisément : chou, colza, radis, navette, moutarde, trèfle de Perse.
  • Les plantes « jungle » : végétation haute et étouffante. Les animaux peuvent s’y dissimuler. Leur circulation, mais aussi celle de leur prédateur y est plus difficile.
  • Les plantes « gazon » : la végétation reste basse. Les animaux y sont à découvert, leur visibilité est lointaine. Ils peuvent s’y détendre.

Le top de l’aménagement est lorsque l’on peut constituer un effet de lisière, afin que les animaux puissent voir loin sans être vus.

Aménager un tel biotope demande un peu d’organisation et de travail mais les passionnés sont prêts à tout ?

Il convient également de prendre en compte le régime alimentaire des lièvres, lapins, faisans, perdrix et autres animaux.

L’interprofession des semences et plants (SEMAE, en collaboration avec la Fédération des chasseurs du Nord et de l’enseignement agricole local a mis en ligne un outil d’aide à la décision (AOD) afin d’orienter le choix des plantes de service.

La réussite de cette démarche dépendra également de la qualité de la semence et de la qualité de son implantation. La semence doit posséder une bonne faculté germinative et ne doit pas être accompagnée de graines d’autres espèces indésirables. L’implantation doit être soignée : terre ameublie en surface, aplanie. La profondeur de semis doit être maitrisée. Le roulage après semis favorise, quant à lui, un bon ancrage des jeunes plantules.   

Cet article a été rédigé par

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