Brins d'herbe

La betterave fourragère : la plante agroécologique par excellence !

En favorisant la biodiversité, séquestrant du carbone et optimisant la gestion de l'eau, cette culture contribue à un système agricole plus durable. Riche en nutriments et très appétente pour le bétail, elle améliore la santé animale et la qualité du lait. Son adaptation à différents climats et sa résistance aux maladies en font une culture d'avenir.

Bruno Osson

Bruno Osson

Semae

Expert fourragères

La betterave fourragère

Le mot agroécologie est utilisé de plus en plus souvent, parfois assimilé simplement à de l’écologie. Avant d’aborder le sujet de la betterave fourragère, il est important de bien définir l’agroécologie qui consiste à associer la production agricole et la protection de l’environnement en intégrant la biodiversité, le bilan carbone, la gestion de l’eau et la nitrification.


La culture de la betterave fourragère favorise la biodiversité animale et végétale

La betterave dans une rotation, qui est souvent composée majoritairement de céréales à paille et maïs, va permettre le maintien de plantes messicoles variées, à faible présence.  Ceci grâce à la diversité des familles de plantes dans la succession des cultures et des itinéraires culturaux différents. La présence d’adventices dans la parcelle doit être également réduite. La biodiversité animale, quant à elle, est enrichie de la même façon.

Le macrofaune, (oiseaux, petits mammifères), est favorisée par la diversité des cultures. Cette diversité offre des ressources alimentaires et des abris à des périodes qui varient selon les plantes cultivées. Un champ de betteraves est un excellent biotope nourricier et de refuge jusqu’ à l’automne.

Un champ de betteraves est également un véritable piège à carbone un grand nombre de jours dans la saison puisque la plante ne connait qu’une phase végétative. La betterave est une plante bisannuelle ce, ce n’est donc que l’année suivante qu’elle connaitra une phase de reproduction (floraison et production de graines). Elle ne cesse de fixer du carbone tout au long de sa culture et jusqu’à l’automne. Pour le ruminant, les glucides de la racine étant surtout constitués de glucides cytoplasmiques, la flore du rumen va s’orienter davantage vers des bactéries amylolytiques qui sont beaucoup moins méthanogènes que les bactéries cellulolytiques.  

La betterave ne connaissant qu’une phase végétative, cette dernière est capable de survivre à des canicules et/ou à des sécheresses, puis de reprendre sa croissance, en rattrapant même le temps perdu ! En cas d’excès de pluviométrie, la morphologie du feuillage évite l’effet placage, ralentit la migration de l’eau en surface par un effet de « goutte à goutte ».

En ce qui concerne la gestion de l’azote, il semble opportun de rappeler que la nitrification est très liée à la température comme le métabolisme de la betterave. Sa culture est donc un excellent piège à nitrates, et ce jusque tard à l’automne. C’est pour cela qu’elle valorise très bien les effluents d’élevage.


La betterave fourragère contribue à la protection de l’environnement 

Les atouts fourragers de la betterave sont multiples. Cette dernière est moins dépendante des sommes de température, ce qui un atout en zone froide. L’utilisation par l’animal est exceptionnelle du fait de son très faible encombrement dans le transit digestif : 0,6 unité d’encombrement ! Sa valeur alimentaire en fait un véritable concentré : 1,15 UFL. Son appétence est exceptionnelle, d’ailleurs même si elle est distribuée mélangée à d’autres aliments, les animaux vont trier pour la consommer en premier. Sa productivité est hors compétition face aux autres cultures fourragères : 100 tonnes de racines par hectare, soit 15 à 18 tonnes de matière sèche. En dehors de l’aspect production et valeurs alimentaires, il faut souligner l’impact sur la santé animale. La betterave fourragère reste un fourrage vivant que l’on distribue tout au long de l’hiver. D’ailleurs, à la fin de l’hiver des feuilles repoussent des collets. Les effets bénéfiques de la betterave fourragère se répercutent sur l’état général, la reproduction et même la brillance du poil (parole d’éleveur) des animaux.

 

Des pratiques moins connues

La betterave peut être repiquée plutôt que semée. Une pratique intéressante lorsque la pression foncière est forte ou pour mieux maitrisée le désherbage, en bio par exemple. Il est possible de la repiquer jusque mi-juin, derrière un ensilage de méteil, par exemple.   

La betterave peut également être pâturée dès le 15 août au fil de quelques m² par animal, permettant de réduire le surpâturage d’automne dans les prairies. La betterave constitue un stock de fourrage de valeur stable. La vache arrache elle-même la plante et consomme les racines et les feuilles qui sont riches en protéines.  

La présence de terre dans le silo n’amène pas de butyriques car il n’y a pas de fermentation. Attention malgré tout à d’éventuels amas de feuilles ou d’adventices dans le silo qui eux peuvent être source de problèmes.

En cas de transformation laitière à la ferme, il est conseillé de distribuer la betterave dans une auge différente des autres aliments.

 

De nombreuses variétés  

Les variétés de betteraves fourragères sont nombreuses. Elles sont choisies en fonction du taux de matière sèche qui va de 14 à 20%. Plus le taux est élevé, plus la racine est enterrée. Pour un usage pâturage, des variétés, à plus faible taux, sont conseillées. Il est même possible de choisir la couleur : jaune, rose, rouge, blanche !

Deux critères variétaux peuvent rentrer dans le choix de la variété : la résistance au rhizoctone et/ou à la rhizomanie.

La betterave fourragère peut également palier à la disparition dans les élevages de la pulpe de betterave sucrière. Mais la préoccupation des éleveurs est de pouvoir la distribuer 12 mois par an. Une machine est porteuse d’espoir. Elle consiste à laver, broyer et ensiler les racines.

, La betterave fourragère, après avoir presque disparue des systèmes fourragers, connaît une véritable renaissance. Les solutions apportées par la génétique, le machinisme ainsi que la reconnaissance des qualités des produits, notamment dans le domaine environnemental en font une plante agroécologique par excellence.

 

Pour en savoir plus : www.betterave-fourragere.org

Cet article a été rédigé par

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