La fléole des prés
La seule graminée fourragère qui permette de faire du bon foin tardivement
La fléole des prés (Phleum pratense) est une graminée vivace qui pousse d'elle-même en certains endroits, surtout dans le Nord, dans l'Est et en montagne. Les feuilles de la fléole sont d'un vert assez pâle. Les jeunes feuilles sont enroulées dans la gaine puis elles se développent en spirales. La base de la plante est souvent renflée en forme de bulbe.
PÉRENNITÉ : 3 à 6 ans
SEMIS : 3 à 7 Kg/ha
VITESSE D'IMPLANTATION : très lente
CRITÈRES DE CHOIX DES VARIÉTÉS :
○ précocité d'épiaison,
○ souplesse d'exploitation,
○ rendement et répartition du rendement
VALEUR ALIMENTAIRE :
fourrage vert 1er cycle, 1 semaine avant début épiaison, en g/kg MS
○ MS : 174
○ MAT : 99
○ MAD : 59
○ UFL : 0,82
○ UFV : 0,75
○ PDIN : 62
○ PDIE : 77
INTÉRÊTS DE L'ESPÈCE :
○ épiaison très tardive,
○ fourrage de qualité,
○ très grande souplesse d'exploitation,
○ bien adaptée aux zones froides ou acides,
○ récolte importante en un seul passage tard au printemps,
○ résiste aux inondations temporaires
LIMITES DE L'ESPÈCE :
○ implantation difficile,
○ faible production en cas de sécheresse,
○ peu de repousses
Qu'est ce que la fléole des prés ?
La fléole des prés (Phleum pratense) est une graminée vivace qui pousse d'elle même en certains endroits, surtout dans le Nord, dans l'Est et en montagne. Les feuilles de la fléole sont d'un vert assez pâle. Les jeunes feuilles sont enroulées dans la gaine puis elles se développent en spirales. La base de la plante est souvent renflée en forme de bulbe.
Son implantation
Quantité à semer
La quantité à semer est de 3 à 7 kg de fléole par hectare. On peut, si on le désire, ajouter à cette dose 1 à 2 kg de trèfle blanc par hectare. Dans 1 gramme de semence de fléole, il y a en moyenne 2 500 graines.
Date de semis
Si la fléole germe assez rapidement, elle se développe par contre très lentement ; de plus, la fléole est sensible à la sécheresse avant le début du tallage. Pour lui permettre d'atteindre ce stade avant la période sèche et compte tenu de sa résistance au froid même lorsqu'elle est très jeune, on peut la semer au début du printemps ou en fin d'été.
Bien tasser et semer superficiellement, secret du succès
Pour assurer aux graines puis aux jeunes plantes un approvisionnement en eau continu, on doit tasser le sol énergiquement.
Etant donné la petitesse des graines de fléole, on doit les semer encore plus superficiellement que les autres graminées.
Comment l'exploiter
La fléole ne s'exploite pas aux mêmes moments que les autres graminées. Selon les variétés, la fléole démarre au printemps entre le début et la fin mars. Dès le mois d'avril, il est possible de la faire pâturer avant qu'elle n'ait commencé à monter : c'est ce qu'on appelle un déprimage. Les fléoles précoces n'épient pas avant le début juin, les fléoles tardives attendent juillet. Par conséquent, à cette époque où il fait généralement beau, une coupe très importante est possible, que ce soit pour faire du foin ou de l'ensilage. Puis la végétation de la fléole marque généralement un arrêt pendant l'été ; enfin, elle repousse à l'automne et peut même continuer en hiver s'il fait suffisamment doux.
Bien entendu, si on vient à manquer d'herbe fin mai début juin, on peut aussi faire pâturer la fléole sans attendre qu'elle épie.
Il s'écoule une période d'un mois entre le stade "début montaison" et le stade "épiaison" : on dispose par conséquent d'une assez longue période pour faire pâturer, d'autant plus qu'à un stade avancé, la fléole est encore bien consommée par les animaux. Il faut toutefois préciser que sa digestibilité et surtout sa teneur en matières azotées digestibles baissent très vite au fur et à mesure de la montaison.
En la faisant pâturer dès le "début montaison", la fléole produira, bien sûr, une meilleure repousse. Néanmoins, cette repousse sera moindre que celle fournie par la plupart des autres espèces.
En année normale, il est donc préférable de profiter de toute la pousse de printemps de la fléole en la fauchant au début de l'épiaison, plutôt que de la faire pâturer avant ce stade.
Comment obtenir le rendement maximum d'une fléole ?
Pour qu'on puisse en obtenir effectivement, en une seule coupe, une grande quantité de fourrage, il faut appliquer à la fléole une fertilisation du même ordre que celle apportée à un maïs.
Sa valeur alimentaire
Le tableau suivant indique la valeur nutritive de la fléole, selon les différents stades végétatifs auxquels la plante est consommée en vert.
Valeur alimentaire de la fléole des prés (Source INRA)
Première pousse de l'année |
Pousses suivantes |
||||
Début montaison |
Début épiaison |
Epiaison |
1ère repousse âgée de 7 semaines |
2ème repousse âgée de 7 semaines |
|
Teneur en UFL (nombre d'Unités Fourragères Lait par kg de MS) |
0,95 | 0,77 | 0,72 | 0,84 | 0,89 |
Teneur en UFV (nombre d'Unités Fourragères Viande par kg de MS) |
0,91 | 0,70 | 0,64 | 0,79 | 0,84 |
Teneur en MAD (Matière Azotée Digestible en g/kg de matière sèche) |
99 | 52 | 48 | 92 | 115 |
Référence table |
(112) |
(114) |
(115) |
(122) |
(125) |
Ce tableau montre que, chez la fléole, la teneur en Unités Fourragères et la teneur en Matières Azotées Digestibles baissent à partir de la montaison : en fait, ces teneurs baissent plus rapidement chez la fléole que chez les autres graminées fourragères. Pour que la fléole permette une production de lait satisfaisante, il faut donc la faire consommer avant le début épiaison.
Il apparaît également que la teneur en Matières Azotées Digestibles diminue encore plus vite que la teneur en Unités Fourragères : dès le stade "début épiaison", il devient nécessaire de rééquilibrer la ration en apportant, en plus de la fléole, des aliments riches en matières azotées.
Lorsque la fléole est consommée sous forme de foin séché au soleil, on doit complémenter la ration d'autant plus : en effet, les pertes inévitables dues au fanage et à la conservation entraînent, par rapport à la fléole en vert, une baisse de la valeur alimentaire de l'ordre de 20 %, tant pour les U.F. que pour les M.A.D.
La fléole convient aussi à la production de viande consommée en vert au stade début montaison, elle permet à un boeuf de 500 kg un gain de poids de 1 630 g par jour ; ce gain n'est plus que de 720 g si la fléole est consommée au début épiaison. Par contre, il remonte à 1 230 g par jour s'il s'agit de repousses âgées de 7 semaines.
Avantages et inconvénients de la fléole
La fléole démarre tôt en saison : dès que le thermomètre marque quelques degrés au dessus de 0°, la fléole commence à pousser. On peut la faire pâturer très tôt.
La fléole peut être fauchée tardivement : la fléole est en effet la graminée dont l'épiaison est la plus tardive. Suivant leur précocité, les différentes variétés de fléole épient entre le 1er juin et le 15 juillet.
La fléole produit énormément : bien fertilisée, la fléole pousse énormément durant tout le printemps ; elle peut fournir, en une seule coupe réalisée en juin, 8 à 10 tonnes de matière sèche !
La fléole produit tard à l'arrière saison : sensible à la sécheresse, la fléole risque de ne pas pousser en été. A condition d'éviter soigneusement de la faire pâturer à cette période, elle repousse bien dès les premières pluies. Elle produit ensuite jusqu'aux gelées.
La fléole résiste parfaitement au froid : plante originaire des pays nordiques et des zones d'altitude, la fléole présente une résistance totale au froid.
La fléole s'accommode des terres acides : la fléole manifeste, vis à vis des sols acides, une très grande tolérance. Elle s'accommode en fait de sols à pH exceptionnellement bas (jusqu'à 3,8).
La fléole résiste bien à l'inondation : la fléole est, après la fétuque élevée, la graminée résistant le mieux en terrain inondé.
La fléole des prés s'implante lentement mais dure longtemps : elle dure de 3 à 5 ans et même plus dans les sols où une sécheresse marquée n'est pas à craindre.
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