Brins d'herbe

Le brome

La graminée fourragère pérenne et très productive

Il est plus juste de parler des bromes au pluriel, car cette plante regroupe de multiples espèces du monde entier. Certaines de ces espèces, comme le brome inerme dans les pays froids, sont même cultivées depuis longtemps. Les éleveurs français ont le choix entre 2 espèces adaptées à nos climats : le brome cathartique et le brome sitchensis.
Le brome a un aspect bien à lui : ses feuilles sont très larges et il talle relativement peu. En fait, le brome ressemble plus à une céréale qu'à une graminée fourragère classique.

Le brome

PÉRENNITÉ : 3 à 4 ans

SEMIS :

○ sitchensis : 40 à 45 Kg/ha
○ cathartique : 50 à 60 Kg/ha

VITESSE D'IMPLANTATION : rapide

CRITÈRES DE CHOIX DES VARIÉTÉS :

○ cathartique : sensible au froid et démarrage en végétation précoce,
○ Sitchensis : moins remontant, résiste au froid,
○ résistance aux maladies,
○ remontaison

VALEUR ALIMENTAIRE :

fourrage vert 1er cycle, 1 semaine avant début épiaison, en g/kg MS

○ MS : 171
○ MAT : 151
○ MAD : 112
○ UFL : 0,94
○ UFV : 0,90
○ PDIN : 95
○ PDIE : 92

INTÉRÊTS DE L'ESPÈCE :

○ bonne pousse estivale même sous de fortes chaleurs,
○ implantation facile,
○ très appètent même en épiaison et facile à faner,
○ rendement élevé,
○ démarrage précoce de la végétation,
○ très bonne valeur alimentaire

LIMITES DE L'ESPÈCE :

○ pérennité moyenne,
○ très sensible aux excès d'eau,
○ sensible au piétinement en sol humide,
○ sensible au froid (sauf sitchensis),
○ exige des sols filtrants

Qu'est ce que le brome ?

Dernier arrivé parmi les principales plantes fourragères de notre pays, le brome a un aspect bien à lui : ses feuilles sont très larges et il talle relativement peu. En fait, le brome ressemble plus à une céréale qu'à une graminée fourragère classique.

Il est plus juste de parler des bromes au pluriel, car cette plante regroupe de multiples espèces du monde entier. Certaines de ces espèces, comme le brome inerme dans les pays froids, sont même cultivées depuis longtemps. Les éleveurs français ont le choix entre 2 espèces adaptées à nos climats : le brome cathartique et le brome sitchensis.

La plupart des variétés de brome cathartique sont très alternatives et très remontantes, c'est à dire qu'elles montent à épis dès l'année du semis et ensuite après chaque fauche ou après chaque pâturage.
Il existe cependant des variétés récentes peu alternatives et à remontaison moins forte. Les bromes sitchensis, eux, sont peu alternatifs et moins remontants que les bromes cathartiques.

Autre différence, les cathartiques "démarrent" beaucoup plus tôt en végétation que les sitchensis. Dans certaines régions à hiver doux (Ouest et SudOuest), le brome cathartique n'arrête pratiquement pas sa pousse; c'est pourquoi il est plus sensible à un coup de froid que le sitchensis.

Les avantages et les limites du brome

Le brome est très facile à installer

il lève pratiquement aussi vite qu'un ray grass d'Italie et peut produire autant. En année sèche, le brome dépasse même nettement en rendement le ray grass d'Italie.

Une plante de fauche très productive

De port dressé, les pieds de brome se fauchent facilement. D'ailleurs, il est vivement recommandé d'exploiter les 2 premières coupes de brome en ensilage ou en foin. Naturellement riche en sucres, l'ensilage de brome se conserve bien. De plus, cet ensilage se distingue par sa valeur alimentaire, sa digestibilité et son appétence. Bien exploitée, une prairie de brome est tout à fait capable, en zone à hiver doux, de fournir 15 à 20 tonnes de matière sèche par hectare et par an.

Une prairie de brome dure normalement 3 ou 4 ans

Menée avec soin, une parcelle de brome peut même rester productive plus de 4 ans.

En tout cas, les éleveurs qui recherchent une graminée de longue durée en tant que précédent au maïs ensilage doivent connaître le brome.

Le brome est particulièrement appétent

Tous les éleveurs qui font du brome constatent que leurs animaux en raffolent en vert, en ensilage ou en foin. Outre les bovins, vaches laitières et génisses, le brome est aussi très apprécié par les moutons, les agneaux, les chèvres et les chevaux. Même épié, alors que sa valeur alimentaire est déjà moindre, le brome reste facile à faire consommer.

En présence d'eau, le brome continue à pousser en été

Même quand la température dépasse les 25 C. le brome continue à pousser si on lui fournit de l'eau, alors que la plupart des plantes fourragères sont en sommeil.

Voilà pourquoi on constate qu'en été, le brome réagit de manière spectaculaire à l'irrigation et à la pluie.

Implantation du brome

Choix de la parcelle

Le brome est à réserver aux sols sains et légers
Partout où l'on obtient des rendements acceptables en céréales d'hiver, on peut implanter sans crainte une culture de brome.
Par contre, les sols lourds, asphyxiants ou inondés à certaines périodes ne conviennent pas au brome. Enfin, il faut savoir qu'en terrain léger, voire séchant, le brome est une des graminées fourragères les plus productives.

Préparation du sol

contrairement aux autres graminées fourragères, les bromes demandent une préparation qui laisse des mottes en surface, un peu comme pour le blé.

Semis

Les bromes se sèment au semoir à céréales qui seul permet de déposer les graines à environ 2 cm de profondeur avec régularité. Les semences actuellement disponibles dans le commerce sont ébarbées et coulent par conséquent très bien de la trémie du semoir jusqu'aux organes d'enterrage (socs ou disques).
En culture pure. les doses de semis recommandées en conditions normales, selon l'espèce et les conditions de semis vont de 40 à 60 kg/ha. Pour une association, on utilisera 30 à 40 kg/ha de brome et 10kg/ha de luzerne ou de trèfle violet.
Pour des raisons (le compétition, le semis de brome sous couvert d'une céréale est formellement déconseillé.

Désherbage

Une fois installé, le brome présente suffisamment de vigueur pour étouffer les éventuelles mauvaises herbes. Par contre, les levées de brome, du fait de leur faible tallage, sont vulnérables. Il faut donc obligatoirement désherber le terrain avant même le semis. Les produits à base de Néburon, utilisés à la dose de 1 800 g de matière active à l'hectare, permettent de venir à bout des dicotylédones.
Pour les associations brome + luzerne, le Néhuron convient en pré levée. Par contre, pour désherber tine culture de brome + trèfle violet, on doit employer exclusivement du Dinosèhe dès le stade "3 feuilles" du trèfle après, il sera trop tard pour intervenir.
A la levée, n'hésitez pas à traiter contre les attaques de limaces, toujours redoutables pour de jeunes semis.

Quelles doses d'engrais apporter sur du brome ? 

Parmi les graminées fourragères, le brome est une de celles qui répondent le mieux à une forte fertilisation azotée.
A l'image des céréales, le brome valorise bien les fumures copieuses, notamment en azote. Au semis, il est recommandé d'épandre 40 à 60 unités d'acide phosphorique et 10 à 200 unités de potasse. Avant la première exploitation de printemps (ensilage ou foin), on apportera 100 à 120 unités (l'azote et 60 à 80 unités après chaque exploitation.
Chaque année, à l'entrée de l'hiver, on épandra, selon l'objectif de rendement, entre 80 et 150 unités d'acide phosphorique et pratiquement autant (le potasse que l'on compte mettre d'azote dans l'année.

Exploiter le brome

Au cours de la première année, il est indispensable de faucher le brome, soit pour l'ensiler, soit pour le distribuer en vert à l'auge. Les années suivantes, il faut également faucher la première pousse. A chaque fois, il faut bien veiller à ne pas "matraquer" le sol avec les engins de récolte car, répétons le, les pieds de brome craignent l'asphyxie.

Par la suite, à partir de la deuxième exploitation, le brome se prête parfaitement au zéro pâturage. Sauf accident climatique, il fournit une coupe par mois en moyenne depuis la fin du printemps jusqu'en octobre novembre. ('e rythme peut parfaitement être maintenu pendant les mois d'été si le brome profite de l'humidité ou s'il est irrigué. Un conseil il ne faut pas "raser" le brome mais lui laisser 6 cm d'épaisseur au minimum.


 Peut-on faire pâturer le brome ?

On sait aujourd'hui qu'il est non seulement possible mais bénéfique de faire pâturer une prairie de brome. Ceci dit, il faut impérativement respecter les 2 règles suivantes :

- ne faire pâturer que sur sol portant : les pieds des animaux, en conditions humides, risquent d'abîmer à la lois le système racinaire et le plateau de tallage du brome, ce qu'il faut à tout prix éviter. Ainsi, quand le temps pluvieux persiste, mieux vaut retirer le troupeau de la pâture.

- utiliser la technique du pâturage tournant en cloisonnant la parcelle. Vu l'appétence du brome, il est essentiel de surveiller l'état de la pâture et de faire "tourner" le troupeau d'une parcelle à l'autre dès qu'il y a un risque de surpâturage.
Il est également fortement conseillé de faucher les refus dus aux bouses et aux urines des animaux.

La valeur alimentaire du brome

Tableau de la valeur nutritive du brome sur pied et ensilé (source INRA)
 

% M.S UFL par kg M.S UFV par kg de M.S MAD g/kg M.S PDIA g/kg M.S PDIN g/kg M.S PDIE g/kg M.S

Brome en vert

épi à 10 cm du sol

16,2 0,98 0,95 146 42 117 99

Brome en vert

début épiaison

17,6 0,89 0,85 88 29 80 85

Brome ensilé *

1er cycle, avant épiaison

19,1 0,97 0,92 100 22 87 66

Brome ensilé *

1er cycle, début épiaison

19,4 0,93 0,87 85 19 76 63

* brins courts, sans conservateur.


Ces chiffres montrent que le brome est riche en énergie (UFL et UFV) mais aussi en protéines (PDIE et PDJN), ce qui en fait un fourrage équilibré. On note également que la valeur alimentaire se maintient très correctement entre le stade "épi à 10 cm" et le stade "début épiaison". Quand on sait qu'entre ces 2 stades, l'appétence du brome reste quasiment égale, on comprend qu'il est plus facile pour l'éleveur d'exploiter son brome à un bon niveau de valeur alimentaire.

Si on cultive du brome en association avec une luzerne ou un trèfle violet, la teneur en matières azotées du fourrage sera encore plus élevée et permettra de réduire d'autant les apports de tourteau. Ces chiffres confirment clue le brome est une des graminées fourragères les plus nutritives. C'est pourquoi de nombreux éleveurs de pointe cultivent du brome avec lequel ils font des réserves (ensilage et foin) et du zéro pâturage.

Quelle légumineuse associer au brome ?

Les éleveurs attendent de l'association une économie d'azote par rapport à la graminée pure, une facilité de récolte et de conservation par rapport à la légumineuse pure.
Ils utilisent de plus en plus le brome associé au trèfle violet car cette graminée remplace avantageusement le ray grass d'Italie. Le brome est une plante agressive, il convient de l'associer à une variété de trèfle violet productive et pérenne.

On trouve également des associations brome + luzerne, surtout dans les régions où l'été est chaud mais humide ainsi que là où on dispose de l'irrigation. En effet, s'il manque d'eau, le brome risque d'être étouffé par la luzerne qui, grâce à ses racines profondes. pousse encore bien en été.

Ce contenu vous est proposé grâce à notre partenaire SEMAE

Votre consentement
Ce site recours à l'utilisation de cookies (ou traceurs) lors de votre navigation. Votre consentement explicite est nécessaire à leur utilisation. cliquez ici pour en savoir plus
Ce site et les services liés sont susceptibles de déposer des cookies* (ou traceurs) sur votre ordinateur.
Ils ne sont pas installés par défaut.

Les plateformes de diffusion de vidéos en ligne (Youtube, Vimeo, Dailymotion...) peuvent déposer des cookies destinés au suivi statistique et marketing de vos consultations. Reportez-vous à leurs politiques de confidentialités respectives pour en savoir plus.
Le refus de ces cookies n'altérera pas leur consultation sur le site actuel.

Ce site fait l'objet de mesure d'audience via la plateforme Google Analytics. Reportez-vous à la politique de confidentialité de Google Analytics pour en savoir plus.
Le refus de ces cookies n'altérera pas votre expérience utilisateur sur le site actuel.

Les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, Trip Advisor...) peuvent déposer des cookies destinés au suivi statistique et marketing de vos partages de liens. Reportez-vous à leurs politiques de confidentialités respectives pour en savoir plus.
Le refus de ces cookies n'altérera pas la consultation du site actuel, mais vous empêchera de partager le contenu de ce site sur vos réseaux respectifs.

* un cookie est un petit fichier stocké par un serveur dans le terminal (ordinateur, téléphone, etc.) d’un utilisateur et associé à un domaine web (c’est à dire dans la majorité des cas à l’ensemble des pages d’un même site web). Ce fichier est automatiquement renvoyé lors de contacts ultérieurs avec le même domaine.