Brins d'herbe

Le sursemis de prairie

Pour réussir, 10 conseils clés : éliminer les causes de dégradation, préparer un sol favorable, semer à la bonne profondeur, surveiller la levée, fertiliser au bon moment, privilégier la fin de l'été et choisir les bonnes espèces. En respectant ces étapes, vous améliorez la productivité et la qualité de vos prairies.

Bruno Osson

Bruno Osson

Semae

Expert fourragères

Sursemis Jalogny

Introduire de nouvelles espèces par de la semence est l’un des cinq points à aborder lorsque l’on veut améliorer une prairie. Les quatre autres points consistent à chercher la ou les causes de dégradation et à les éliminer, à raisonner l’entretien et la fertilité, le mode d’exploitation et à repenser l’aménagement parcellaire.

Installer une nouvelle flore tout en continuant à exploiter la parcelle semble séduisant, avec un minimum de temps de travail, mais pour y parvenir, dix règles doivent être respectées car s’il y a des réussites, des échecs sont également à craindre.

La technique du sursemis est d’autant plus intéressante qu’elle peut souvent permettre l’accès au progrès génétique pour des parcelles agronomiquement difficiles, ou en cas de contraintes environnementales.

Quel que soit le type d’implantation, sursemis ou semis après destruction de la flore initiale, il convient de remplir quatre conditions : il faut de la chaleur, de l’humidité, un bon contact terre-graine et un accès facile à la lumière pour la jeune plantule.

Les 10 conseils pour favoriser l’implantation en sursemis :

  1. Éliminer la ou les causes de dégradation : surpâturage ou sous-pâturage, absence de déprimage, sénescence simultanée de l’ancienne flore, piétinement en mauvaises conditions, mauvaise activité biologique du sol, flore mal adaptée à l’usage, des accidents divers (sangliers, taupes, inondations ou sécheresse exceptionnelle,  ..), négligences comme épandre du fumier mal émietté ou rouler sur de l’herbe gelée.
  2. Intervenir sur une végétation rase pour que les jeunes plantules aient facilement accès à la lumière.
  3. Ouvrir le sol avec un outil à dents ou à disques pour créer les conditions favorables à la germination.
  4. Loger la graine à 1 cm de profondeur dans la terre et pas dans la matière organique morte que l’on peut parfois trouver en surface.
  5. Rappuyer le semis avec un rouleau ou même le piétinement des animaux pour assurer le contact terre-graine.
  6. Surveiller la levée et surtout la repousse de l’ancienne flore qui peut étouffer les jeunes plantules. Cet aspect est certainement la première cause d’échec. Si le risque se présente, faire pâturer rapidement ou passer un coup de broyeur.
  7. Ne pas amener d’azote 2 mois avant de faire le sursemis, ce qui favoriserait l’ancienne flore, puis fertiliser dès que les jeunes et nouvelles plantes sont visibles.
  8. Préférer les sursemis de fin d’été
  9. Choisir des espèces à installation rapide telles le ray-grass anglais et le trèfle blanc pour le pâturage, le ray-grass hybride et le trèfle violet pour la fauche. Pour les autres espèces, le sursemis est possible mais il faut être encore plus vigilant.
  10. Attention à la présence d’agrostis stolonifère ou de chiendent. Ces graminées sécrètent des substances allélopathiques qui inhibent la germination des graines d’autres espèces. Si tel est le cas, concernant l’agrostis, il convient de réduire par des hersages dynamiques, puis d’attendre le printemps suivant pour sursemer.

Quant au matériel utilisable, il y a bien sûr des semoirs spécialisés, mais aussi souvent des solutions économiques. L’important se trouve dans les dix points précités.

Par le sursemis il est alors facile et économique d’améliorer les prairies, également grâce au progrès génétique des graminées et légumineuses. Les améliorations que l’on peut attendre peuvent porter sur la répartition calendaire de la production, la productivité, la qualité du fourrage ou encore la convenance à l’usage que l’on envisage.


Période Avantages Inconvénients
Fin mars, début avril Les jeunes plantules produisent un fourrage feuillu toute la saison Souvent le facteur limitant est le froid et la végétation initiale vite agressive
Mi-mai, derrière ensilage La terre est chaude, la flore ouverte, l’ancienne végétation moins concurrente 
Fin d’été (15 août-15 septembre) Végétation initiale moins concurrente, terre chaude Risque de sécheresse

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