Brins d'herbe

Le trèfle blanc

La petite légumineuse qui fait de grandes économies

Le trèfle blanc

Le trèfle blanc est aussi appelé trèfle rampant ; son nom botanique est d'ailleurs "trifolium repens". Les éleveurs le nomment parfois "petit trèfle" pour le distinguer du trèfle violet ou du trèfle incarnat.

Parce que le trèfle blanc aime la chaleur et la lumière, sa pousse de printemps est plutôt tardive. Il s'adapte à tous les sols à condition qu'ils ne soient pas trop acides (pH inférieur à 6) ni trop humides et qu'ils soient bien pourvus en phosphore et surtout en potasse. Son faible enracinement ne lui permet pas de pousser en cas de sécheresse mais il y résiste bien. Par contre, il produit beaucoup en été s'il ne manque pas d'eau.

Le trèfle blanc est une petite légumineuse, mais une grande espèce fourragère. De plus en plus d'éleveurs, notamment dans l'ouest, l'utilisent avec profit. Le pâturage des associations graminées trèfle blanc permet des niveaux de production élevés et une économie d'engrais azotés de l'ordre de 200 unités par hectare. C'est une plante fourragère à redécouvrir.

Le trèfle blanc

PÉRENNITÉ : 4 à 5 ans

SEMIS : 20 à en association avec une graminée : 2 à 3 Kg/ha

VITESSE D'IMPLANTATION : rapide en cas de températures élevées

CRITÈRES DE CHOIX DES VARIÉTÉS :

○ trois types botaniques (attention, le choix est important),
○ agressivité,
○ pérennité

VALEUR ALIMENTAIRE :

fourrage vert 1er cycle, début épiaison, en g/kg MS

○ MS : 110
○ MAT : 229
○ MAD : 186
○ UFL : 1,03
○ UFV : 1,00
○ PDIN : 144
○ PDIE : 109

Le trèfle blanc

INTÉRÊTS DE L'ESPÈCE :

○ très digestible et riche en protéines,
○ fertilisation azotée réduite,
○ très appétent,
○ riche en minéraux et en oligo-éléments,
○ s'associe très bien avec le RGA,
○ permet d'assurer un stock sur pied conséquent

LIMITES DE L'ESPÈCE :

○ pénalisé par les sols humides et acides, exige des sols bien pourvus en potasse
○ besoin de lumière donc pousse de printemps plutôt tardive,
○ météorisant s'il est trop abondant


Qu'est ce que le trèfle blanc ?

Beaucoup d'éleveurs ont remarqué que les vaches laitières produisent davantage lorsque le trèfle blanc est abondant dans leurs prairies. De plus, le trèfle blanc ne demande pas d'engrais azoté, fournit de l'azote au sol et dure longtemps. L'introduire dans les prairies peut donc être très intéressant.
Mais quand faut il le semer, à quelle dose, comment et avec quelle graminée? Comment, par la suite, maintenir un bon équilibre dans les prairies entre le trèfle et la graminée qui lui est associée? Y a-t-il quelques inconvénients, quelques revers à la médaille ?
En fait, la culture et l'exploitation d'une association graminée trèfle blanc sont à la portée de tous les éleveurs à condition de respecter quelques règles simples.


Le trèfle blanc : une légumineuse qui aime la chaleur et la lumière

Le trèfle blanc est aussi appelé trèfle rampant ; son nom botanique est d'ailleurs "trifolium repens". Les éleveurs le nomment parfois "petit trèfle" pour le distinguer du trèfle violet ou du trèfle incarnat.

Ses tiges ou stolons courent à même le sol. Elles sont ramifiées et portent des noeuds d'où partent les racines et les feuilles. Les racines descendent peu dans le sol (10 à 25 cm). Elles portent des nodosités sorte de toutes petites boules dans lesquelles vivent des bactéries (rhizobium) qui donnent aux légumineuses (?) la capacité d'utiliser l'azote de l'air.

Les feuilles comportent un long pétiole (10 à 30 cm) qui leur permet de se dresser vers la lumière. Les fleurs sont blanches. Du fait de la taille des feuilles, il existe une assez grande diversité d'aspect chez le trèfle blanc.
Le trèfle blanc nain a les feuilles de très petite taille.
Le trèfle blanc nommé "hollandicum" est à la fois plus haut et plus large.
Enfin, le trèfle blanc de type "Ladino", originaire d'Italie, a les feuilles presque aussi grandes que celles du trèfle violet.

Parce que le trèfle blanc aime la chaleur et la lumière, sa pousse de printemps est plutôt tardive. Il s'adapte à tous les sols à condition qu'ils ne soient pas trop acides (pH inférieur à 6) ni trop humides et qu'ils soient bien pourvus en phosphore et surtout en potasse. Son faible enracinement ne lui permet pas de pousser en cas de sécheresse mais il y résiste bien. Par contre, il produit beaucoup en été s'il ne manque pas d'eau.
Lorsqu'il est pâturé ou fauché, seules les feuilles sont récoltées. Les tiges rampantes restent intactes, et les réserves de la plante sont donc vite reconstituées. Cette caractéristique fait du trèfle blanc une plante fourragère parfaitement adaptée aux pâturages ras et fréquents.

Le trèfle blanc : un fourrage de haute qualité

Pour l'alimentation des animaux, le principal intérêt du trèfle blanc est sa très bonne valeur alimentaire qui vient de sa richesse en protéines, de son appétence et de sa digestibilité. En outre, il est très riche en minéraux et en oligo-éléments. Ces qualités en font une plante idéale pour la pâture.
Cependant, le trèfle blanc est un fourrage météorisant. Il est donc conseillé de limiter à 50 % son développement dans la prairie. Par contre, sa présence en bonnes proportions (au moins 20 à 30 % au printemps et 50 % en été) dans une prairie de graminées est particulièrement bénéfique. C'est principalement la qualité de l'herbe qui est améliorée.

Son implantation

Le semis : une opération clé pour réussir le trèfle blanc

Le trèfle blanc est une plante de longue durée. Il faut donc l'associer à une graminée de longue durée. Doit-on préférer le ray grass anglais, le dactyle ou la fétuque élevée ?

Les spécialistes recommandent de choisir simplement la graminée la mieux adaptée au sol et à la région. Ainsi, en Bretagne et Normandie, on prendra en général du ray grass anglais. Dans l'est, le dactyle sera souvent préférable. Quant à la fétuque élevée, on pourra l'adopter dans toutes les conditions. Mais attention, la proportion de trèfle blanc dans la prairie dépend aussi de la concurrence que lui fait cette graminée.

Pour la graminée, on peut choisir une variété à démarrage en végétation (?) tardif qui poussera en même temps que le trèfle au printemps. Mais on peut aussi opter pour une variété à démarrage plus précoce qui permettra de réaliser plus tôt la première exploitation, le fourrage obtenu est alors à base de graminée.

Pour la variété de trèfle blanc, les types nains ramifient beaucoup et sont surtout adaptés au pâturage intensif. Les types Hollandicum sont bien adaptés aux régions du nord de notre pays. Les types Ladino sont en général plus sensibles au froid et conviennent mieux aux régions méridionales.

 Le trèfle blanc s'associe bien avec différentes graminées. Il s'agit de choisir la graminée la mieux adaptée au sol et à la région : ici une fétuque élevée.

Quand et comment effectuer le semis ? A quelle dose ?

La période de semis printemps ou fin d'été doit permettre au trèfle d'atteindre le stade 4-5 feuilles avant la sécheresse ou les premiers froids. Toutefois, le semis de printemps est en général plus facile à réussir. Il est recommandé quand il y a des risques de sclérotiniose.

Les doses de semis de la graminée et du trèfle blanc sont fixées pour que s'établisse, dès la première année, un bon équilibre entre les deux constituants de l'association. Selon les essais, pour obtenir une proportion de 30 à 50 % de trèfle blanc dans le fourrage, 3 à 5 kg de semences/ha suffisent.
Pour la graminée associée, on peut réduire la dose habituelle de semis s'il s'agit d'une espèce très agressive ou très bien adaptée au milieu (dactyle en sol sain ou ray grass anglais en climat océanique).


La réalisation pratique du semis reste assez délicate. Pour semer l'association en un seul passage, le plus simple est de mélanger les deux semences de façon la plus homogène possible et de remuer de temps en temps au cours du semis pour éviter la séparation des semences des deux espèces.

Une autre méthode consiste à semer la graminée en ligne avec le semoir grande culture et le trèfle à la volée ! Les graines de trèfle se trouvent alors placées à la surface du sol, puis sont légèrement recouvertes par un passage de rouleau cultipacker, ce qui facilite leur levée. Le semis à la volée peut être fait avec un semoir à main. Il existe aussi des semoirs à petites graines qui peuvent se monter à l'arrière de la trémie du semoir grande culture et qui sèment à la volée. Ce type de semis présente l'avantage de placer les grains de trèfle entre les lignes de graminée, si bien que l'association utilisera toute la surface du sol dès la première année.
Les attaques de limaces grises peuvent être très graves pour les jeunes semis. Il convient donc de les surveiller, de placer des appâts et de traiter si besoin, par exemple au métaldéhyde.

Des économies d'azote, mais beaucoup de potasse

La fumure d'une association graminée trèfle blanc répond à deux principes : apporter une bonne fertilisation en phosphore et potasse et moins d'azote qu'avec les graminées pures. Il est recommandé de vérifier, par une analyse de sol, que les réserves en phosphore et potasse, dont le trèfle blanc est exigeant, sont suffisantes dans la parcelle que l'on veut semer en association. Il faut aussi estimer les exportations de la prairie : compter pour une association contenant 40 % de trèfle blanc exploitée en pâturage 60 kg/ha de phosphore par an et 120 kg/ha de potasse.

Si l'association est exploitée en fauche, il faut augmenter ces chiffres : 80 kg/ha en phosphore et 200 kg/ha de potasse car il n'y a plus les restitutions venant des urines et des bouses . Il est conseillé de fractionner de tels apports d'engrais.

Si, d'après les résultats d'analyse, !es réserves du sol sont suffisantes, il suffira de compenser !es exportations. Sinon, il faudra prévoir une fumure de redressement car le trèfle blanc ne se développe correctement que dans les sols bien pourvus en potasse. Cette fumure peut être apportée, dans un cas comme dans l'autre, soit sous forme d'engrais minéraux au labour, soit sous forme de fumier ou de lisier. Les besoins d'une association ray grass anglais/trèfle blanc bien installée peuvent être quasiment couverts par un apport de lisier en fin d'hiver.

La fumure azotée freine le développement du trèfle blanc de deux façons. D'abord, elle accélère la croissance de la graminée, qui dépasse alors le trèfle et lui fait de l'ombre. Or, le trèfle ne pousse bien qu'en pleine lumière : c'est une plante de soleil. D'autre part, l'azote minéral des engrais diminue la capacité du trèfle à fixer l'azote de l'air. Voilà pourquoi il est déconseillé d'apporter de l'azote au semis, notamment avec le ray grass anglais.
Cependant, si l'on veut conserver durant plusieurs années un bon rendement et un bon équilibre dans l'association (30 à 50 % de trèfle blanc), la graminée doit disposer d'azote pour pouvoir se développer.
On peut compter sur le trèfle blanc pour fournir cet azote durant la période où il pousse, c'est-à-dire de mai à octobre, bien que cela soit variable suivant les régions. Mais en dehors de cette période, il faut souvent apporter un peu d'azote : 50 unités à la fin de l'hiver ou au début du printemps si la graminée démarre plus tôt que le trèfle.

Dans le cas où le trèfle est associé à une graminée très tardive, certains agriculteurs évitent même ces apports. C'est le réchauffement du sol et l'allongement de la durée des jours qui mettra en route le trèfle, lequel fournira de l'azote à la graminée, en même temps que se produira la minéralisation naturelle de l'azote organique.

Comment l'exploiter

Priorité au pâturage
Etant donné les qualités fourragères du trèfle, c'est en pâturage que son utilisation est la plus profitable. Il reste bien sûr possible d'ensiler ou de couper à foin les surplus éventuels.
Le trèfle blanc est relativement peu sensible à la fréquence des pâturages (ou des fauches) à laquelle il est soumis. Au printemps, un rythme d'exploitation rapide, proche de quatre semaines est indispensable. En été, ce rythme devra être adapté à la pousse de la graminée associée. Il dépendra également du type de production et du climat.
Les risques de météorisation existent mais la prévention de cet accident est possible. D'une part, en évitant de faire pâturer du trèfle blanc trop jeune, d'autre part en apportant, surtout au printemps, un fourrage complémentaire, comme du foin.
Les animaux habitués au trèfle blanc sont moins sensibles à ce type d'accident. Le pâturage tournant, rationné ou non, et le respect d'un repos de 4 à 5 semaines entre deux pâturages sont deux précautions utiles. Surtout, lors du premier pâturage, il est prudent de surveiller les animaux et d'intervenir rapidement si besoin.
Le trèfle blanc est une petite légumineuse (?), mais une grande espèce fourragère. De plus en plus d'éleveurs, notamment dans l'ouest, l'utilisent avec profit. Le pâturage des associations graminées trèfle blanc permet des niveaux de production élevés et une économie d'engrais azotés de l'ordre de 200 unités par hectare. C'est une plante fourragère à redécouvrir.

Sa valeur alimentaire


Au stade végétatif Au stade floraison
Unités fourragères Viande (UFV par kg de MS) 1,06 0,93
Unités fourragères Lait (UFL par kg de MS) 1,09 0,98
PDIN (g/kg de MS) 156 128
PDIE (g/kg de MS) 115 101
MAD (g/kg de MS) 208 158

Parce que la valeur alimentaire du trèfle blanc est très élevée (voir tableau ci-dessus), la valeur alimentaire d'une association est pratiquement toujours supérieure à celle de la graminée cultivée pure.

Mais est-ce suffisant pour conseiller de mettre du trèfle blanc dans toutes les prairies ? Sans doute pas car, si la qualité est une bonne chose, il faut aussi disposer de la quantité.

Est-on sûr que la production de matière sèche de la prairie n'est pas diminuée par la présence du trèfle ?

Enfin, quelles sont les performances que l'on peut obtenir des animaux ?

Si l'on compare les productions d'une prairie de graminée pure recevant une forte dose d'azote et d'une prairie composée d'une association graminée/trèfle blanc, la production de l'association est souvent légèrement inférieure. On peut toutefois compter sur 9 à 12 tonnes de matière sèche par hectare et par an.

De plus, l'appétence du trèfle blanc est telle que les animaux qui pâturent une association consomment davantage d'herbe que lorsqu'ils disposent d'une graminée pure, même quand il s'agit d'un ray grass anglais. C'est ce que l'expérimentation a montré sur des animaux nourris à volonté avec une association ou avec une graminée pure.

Enfin, confirmée par de nombreuses études, la digestibilité très élevée du trèfle blanc (75 à 85 %) augmente le niveau moyen de digestibilité de la ration. De plus, contrairement à ce qui se passe avec une graminée, ce taux de digestibilité diminue très lentement lorsque l'herbe vieillit.

Dans un essai, lorsque la proportion de trèfle blanc dans la ration alimentaire passait de 25 à 70 %, l'augmentation de la consommation a été de 12 % pour des agneaux, de 20 % pour des bovins de 200 kg, de 5 % pour des brebis allaitantes et de 12 % sur des vaches laitières.

En effet, seules les feuilles du trèfle sont consommées et leur composition chimique varie peu avec le temps. Par contre, dans le cas d'une graminée, lors de la première pousse de printemps, le vieillissement entraîne une augmentation de la proportion de tiges dans le fourrage et donc une diminution de la digestibilité. D'autres études permettent d'attribuer au trèfle blanc une très bonne efficacité alimentaire. Les aliments, en particulier chez la vache laitière, seraient mieux utilisés en présence de trèfle blanc dans la ration. Et cela se traduit par une augmentation de la quantité de fourrage ingéré. Beaucoup d'éleveurs l'ont eux-mêmes constaté.

La présence de trèfle blanc dans les pâtures améliore ainsi l'efficacité du pâturage et permet d'obtenir des productions élevées, sans nécessiter des compléments importants en aliments concentrés.


Les associations graminée trèfle blanc présentent d'autres avantages dont le plus important est une appréciable économie d'engrais azoté. On estime à environ 200 à 250 kg la quantité d'azote fixée chaque année par hectare de trèfle blanc. Dans les régions où l'été n'est pas trop sec, les associations graminée trèfle blanc permettent en outre de régulariser à cette saison la production des prairies.

Le trèfle blanc dispose d'une efficacité alimentaire remarquable. Des essais ont montré que des vaches laitières pâturant une association de dactyle et de 15 à 30 % de trèfle blanc produisent 6 à 8 % de lait en plus que des animaux pâturant au même moment la même quantité totale de dactyle pur.

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