Brins d'herbe

Le trèfle incarnat

Pour le pâturage précoce ou la couverture du sol

Le trèfle incarnat

Pour le pâturage précoce ou pour la couverture du sol, une légumineuse annuelle à redécouvrir.

Le trèfle incarnat

PÉRENNITÉ : 1 ans

SEMIS : 18 à 20 Kg/ha (pur), 10 à 15 Kg/ha (association)

VITESSE D'IMPLANTATION : très rapide

CRITÈRES DE CHOIX DES VARIÉTÉS :

○ résistance à la verse et à l'oïdium,
○ souplesse d'exploitation,
○ rendement.

VALEUR ALIMENTAIRE :

fourrage vert 1er cycle, début floraison, en g/kg MS

○ MS : 112
○ MAT : 140
○ UFL : 0,74
○ UFV : 0,65
○ PDIN : 87
○ PDIE : 78

Le trèfle incarnat

INTÉRÊTS DE L'ESPÈCE :

○ implantation très rapide,
○ production précoce au printemps,
○ bonne résistance au froid,
○ bonne valeur alimentaire et non météorisant,
○ excellent engrais vert,
○ rendement important,
○ s'associe bien avec le RGI. 

LIMITES DE L'ESPÈCE :

○ faible pérennité,
○ bonne production uniquement sur la première coupe,
○ ne supporte pas la sécheresse.

Qu'est ce que le trèfle incarnat ?

Apprécié depuis très longtemps dans l'ouest de la France pour l'alimentation des vaches laitières et des chevaux, le trèfle incarnat a été progressivement délaissé.

Depuis peu, il redevient au goût du jour.
Il permet en effet de produire un fourrage économique à cultiver (économie d'azote) et à utiliser (pâturage tôt en sortie d'hiver, à une période où on manque de fourrages verts). Son cycle de végétation particulier et sa facilité d'installation en font également une plante intéressante pour couvrir efficacement le sol l'hiver, afin d'éviter l'érosion et les pertes d'azote par lessivage.


Qu'est-ce que le trèfle incarnat ?

Le trèfle incarnat est une légumineuse annuelle. Il se distingue des autres trèfles par ses tiges dressées, velues et surtout par des fleurs généralement rouges pourpres (et parfois blanches) groupées en capitules cylindriques caractéristiques.

Comme le trèfle violet, le trèfle incarnat présente une large gamme de précocité. Entre la floraison des variétés précoces (les plus courantes) et celle des variétés les plus tardives, un mois peut s'écouler dans les zones à hiver doux.

Surtout utilisé dans l'ouest de la France, des Pyrénées atlantiques à la Bretagne, le trèfle incarnat s'adapte à différents climats et sols. Au début du siècle, il était même cultivé en Beauce et jusqu'en Belgique. Il valorise bien les sols pauvres et aime les sols sains argilo siliceux et silico argileux à pH proche de la neutralité.

Le trèfle incarnat est essentiellement semé en été pour être ensuite pâturé ou ensilé tôt au printemps. Dans l'ouest, il est généralement récolté 1 mois avant le trèfle violet et 6 semaines avant la luzerne.

 Le trèfle incarnat permet un pâturage précoce sans risques de météorisation.

Les avantages et les inconvénients du trèfle incarnat

- Le trèfle incarnat est un fourrage non météorisant que l'on peut faire pâturer dès la fin de l'hiver. Il permet ainsi de favoriser et de relancer la production laitière en sortie d'hiver, en fournissant aux animaux un fourrage de qualité à une époque où les fourrages verts sont encore rares.

- Le trèfle incarnat améliore la structure du sol. Son système radiculaire peu actif du semis à l'hiver le devient ensuite avant même le réveil de l'appareil végétatif aérien. Il colonise de façon exceptionnelle les 15 premiers centimètres du sol. Les racines peuvent descendre jusqu'à 40-60 cm de profondeur. De plus, ce couvert végétal stimule l'activité des vers de terre.

Ces caractéristiques font du trèfle incarnat un engrais vert intéressant d'autant plus que, comme toutes les légumineuses, il fixe l'azote de l'air et enrichit le sol. Il peut se conduire en culture dérobée entre 2 maïs par exemple, comme cela se pratique dans le Sud-Ouest. La dernière exploitation se fait alors en ensilage en mars/avril avant retournement.

- L'hiver, il est surtout sensible à une couverture de neige persistante et à l'action du gel et du dégel qui soulève la terre, déchausse la plante et la fait périr.

- Le trèfle incarnat s'ensile bien car il est riche en glucides solubles. Toutefois, il est conseillé de hacher finement et de soigner la fermeture du silo. L'apport d'un conservateur acide est une garantie supplémentaire de réussite. Cependant, le trèfle incarnat n'est pas toujours facile à préfaner car c'est un fourrage riche en eau que l'on exploite à une époque où 2 à 3 jours consécutifs de beau temps ne sont pas garantis,

- Pour les mêmes raisons, le foin de trèfle incarnat est difficile à réussir, d'autant plus qu'il doit être réalisé tôt avant la pleine floraison. Après ce stade, le trèfle incarnat durcit vite et sera moins bien valorisé par les animaux.

Son implantation

Il faut semer le trèfle incarnat entre le début août et le 15 septembre afin de lui permettre de s'installer correctement avant les premiers froids. Il aura ainsi toutes les chances de produire un fourrage abondant dès la sortie de l'hiver.

On peut le semer après une préparation superficielle du sol (type covercrop) ou en semis direct. On préserve ainsi l'humidité du sol nécessaire à la bonne levée.
En pur, la dose de semis est de 18-20 kg/ha. En association avec un ray grass d'Italie, les doses de semis seront de 12 à 18 kg/ha pour le trèfle incarnat et de 6 à 8 kg/ha pour la graminée.
Après le semis, il faudra tasser avec un rouleau.

Peu de travaux de sélection ont été entrepris sur le trèfle incarnat. Cependant, d'importantes différences de précocité existent selon les variétés. Des semences de qualité sont disponibles sur le marché. Leur germination et leur pureté sont garanties par des contrôles officiels.

Comment l'exploiter

En culture pure : il peut être exploité en pâture dès la fin de l'hiver puis plusieurs fois au printemps, tant que le bourgeon terminal n'est pas coupé. Après, sa pousse est stoppée.
Semé suffisamment tôt en été, il peut produire assez pour être pâturé en automne. Sa croissance est faible en hiver et sa repousse pratiquement inexistante en été.
Difficile à réussir en foin, il est préférable d'utiliser le trèfle incarnat pour l'ensilage après l'avoir fortement préfané.
Fauché au printemps, il peut produire 4 à 6 tonnes de matière sèche à l'hectare. Sa valeur alimentaire est équivalente à celle du trèfle violet. Au stade début floraison, on lui attribue le plus souvent des valeurs proches de 0,8 UFL et 130g MAT/kg de MS.

Associé à un ray grass d'Italie : bien que l'équilibre entre la graminée et le trèfle ne soit pas toujours facile à maintenir, ce type d'association présente plusieurs avantages :

par rapport au trèfle incarnat pur, l'association permet, dans les zones à hiver doux, une production plus importante en sortie d'hiver. Le ray grass d'Italie permet dans ces conditions une pousse hivernale. La production est également mieux répartie et peut se poursuivre en été.
par rapport à la graminée seule, l'association permet d'économiser sur les apports d'azote, de fournir un fourrage de meilleure valeur alimentaire, plus abondant et plus facile à récolter.

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