Lutter contre les ravageurs
Les attaques de parasites souterrains (taupin, ver blanc, tipule noctuelle) ou de surface (limaces) peuvent entraîner la disparition des jeunes plantules pendant toute la phase d'installation des graminées et légumineuses fourragères.
Il est indispensable de raisonner chaque situation parcellaire. Les attaques des parasites souterrains sont plus fréquentes dans le cas de prairie derrière prairie.
Le taupin
Ce coléoptère a une larve de couleur jaune paille brillant (ver "fil de fer") qui est présente dans le sol à tout moment de l'année. La mise en place de pots-pièges (INRA-ACTA) permet d'estimer le niveau de risque en fonction du nombre de larves par pot-piège.
Si ce nombre est d'au moins 0.5 larve par piège, un traitement chimique sera nécessaire (les produits autorisés sont indiqués dans l'Index Phytosanitaire de l'ACTA). Par ailleurs, le retournement de la prairie en été limite les populations de taupins.
Le ver blanc
Il s'agit de la larve du hanneton, facilement reconnaissable à sa couleur blanche, à la position en arc de son corps et à la large tache noire sur l'extrémité dorsale de l'abdomen. Ce ravageur n'a plus l'importance économique qu'il a eu par le passé sauf dans l'Est de la France. Il est possible d'estimer l'abondance des populations larvaires par sondage. Un traitement chimique (les produits autorisés sont indiqués dans l'index Phytosanitaire de l'ACTA) se justifie lorsque l'on dénombre plus de 40 larves au m2 dans la prairie.
La tipule
Les larves se présentent sous l'aspect d'un ver gris sans patte (contrairement à la chenille de noctuelle). Comme les larves de hanneton ou de taupin, elles se nourrissent des radicelles et du coléoptile des graminées. La destruction de la prairie avant le mois d'août permet de détruire le plus grand nombre des nymphes grâce au dessèchement de la surface du sol par les façon culturales superficielles.
La noctuelle
Les infestations de la larve de la noctuelle (vers gris) sont difficiles à prévoir, car les papillons peuvent migrer sur plusieurs kilomètres avant de pondre. On ne peut donc envisager de traitement préventif. La lutte ne sera donc que curative avec un produit autorisé (voir l'Index Phytosanitaire de l'ACTA). Cette lutte devra se faire dès l'apparition des premiers dégâts, car la chenille âgée est pratiquement résistante aux insecticides.
Les limaces
Les attaques de limaces sont à craindre quel que soit le précédent. Un temps doux et humide et un sol motteux favorisent la pullulation des limaces. Leur activité nocturne se manifeste par des plantules coupées et des feuilles lacérées sur la jeune prairie. A ce stade, il est souvent trop tard pour intervenir, car un grand nombre de plantules a pu être dévoré avant de sortir de terre. Il faut donc, mettre en place des pièges (tuile retournée avec appât granulé en dessous dès le semis) et les surveiller tous les jours. Traitez dès que les pièges contiennent 3 à 4 limaces. Continuez à surveiller les pièges après le traitement jusqu'à ce que la jeune prairie soit complètement installée et traitez de nouveau chaque fois que vous observez la présence de limaces sous les pièges.