Irriguer les prairies : entre un vrai potentiel agronomique et une ressource en baisse
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L’irrigation des prairies permet des gains de productivité qui ne sauraient être surestimés. En plein été, l’apport d’eau permet à la plante de maintenir sa morphogenèse aérienne et sa température dans des gammes optimales. En zone tempérée, les espèces dites résistantes à la sécheresse sont précisément celles qui peuvent mobiliser davantage de ressources en eau. En zone méditerranéenne, l’irrigation est la seule alternative au repos estival pour lequel les variétés adaptées à ce climat restreignent justement leur production. Là aussi, s’il est question d’irriguer, les variétés à considérer sont des variétés tempérées. En effet les variétés récentes de graminées en particulier sont particulièrement adaptées à la valorisation de ces irrigations. L’optimisation des systèmes d’irrigation est possible sur les prairies comme sur les grandes cultures, grâce aux capteurs (pluie et humidité du sol), à de bonnes évaluations de la réserve du sol et à des prévisions météorologiques à court termes fiables. Cela permet des irrigations performantes et bien suivies. Envisager l’irrigation à grande échelle n’est toutefois pas envisageable, malgré l’expansion des prairies semées et naturelles souhaitable pour permettre la transition agroécologique de l’agriculture. En effet, les projections climatiques et l’évaluation de leur impact sur la ressource en eaux de surface ou souterraines ne laissent guère espérer une amélioration des quantités disponibles. C’est pourquoi un grand nombre d’agriculteurs, éleveurs à l’herbe et autres, risquent fort de se trouver sans recours à l’eau possible malgré un accroissement du risque sécheresse. D’où la nécessité d’améliorer les systèmes pluviaux;
Durand J.L., (2020). « Irriguer les prairies : entre un vrai potentiel agronomique et une ressource en baisse ». Fourrages 244, 39-46
Irrigating grasslands: balancing agronomic potential against the use of a diminishing resource
Irrigating grasslands leads to enormous gains in productivity. In the middle of the summer, irrigation allows plants to carry out aerial morphogenesis and maintain an optimal range of temperatures. In temperate zones, drought6resistant species are those that can mobilise greater amounts of water. In the Mediterranean region, irrigation is the only option during the period of summer stasis, when plants adapted to this climate limit their production ; if the use of irrigation is considered in this region, it should target temperate plant varieties. Recently developed grass varieties are particularly well adapted to take advantage of irrigation. Rain and soil moisture sensors, good soil reserve assessments, and reliable short-term weather forecasts make it possible to create efficient, high-performance irrigation systems that can be closely monitored and used for both grasslands and field crops. However, large-scale irrigation is not possible even if more seeded and natural grasslands are needed to facilitate agroecological transitions. Climate projections and their predicted impacts on surface and groundwater resources offer little hope of increased water availability. A significant number of farmers, including those with
grassland-based livestock systems, are likely to face water shortages even as the risk of drought increases. Consequently, improving rainfed systems is key;
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