CAMELIA - Un démonstrateur agrivoltaïque associant panneaux photovoltaïques verticaux et pâturage bovin : quels impacts sur la prairie et les animaux ?

Avec le développement des énergies renouvelables et l’émergence du concept d’agrivoltaïsme, l’association sur une même surface d’une production agricole et photovoltaïque suscite de plus en plus d’intérêts. De nombreux projets se développent et de nouvelles technologies innovantes apparaissent sur le marché. Le projet Camelia expérimente l’une d’entre elles à travers l’étude de la réponse de la prairie et des animaux sous l’influence de panneaux photovoltaïques verticaux et bifaciaux. Ces derniers ont été installés fin 2022 sur une prairie de 0,8 ha pâturée par des bovins sur le site de l’Unité Expérimentale INRAE Herbipôle de Laqueuille dans le Puy de Dôme. Les panneaux se répartissent en 9 rangées d’une longueur de 12 à 36 m avec deux largeurs d’inter-rangs (12 m et 18 m). Des suivis sur la production de biomasse, la composition botanique, la hauteur de l’herbe ainsi que le microclimat aérien et souterrain ont été réalisés au cours des années 2023 et 2024 à différents emplacements sur la parcelle. En 2024, les animaux ont été équipés de GPS, de colliers d’activité Medria et de capteurs de rayonnement solaire sur cinq cycles de pâturage d’une durée de 21 jours. Une réduction de l’ordre de 50 % de la vitesse du vent a été enregistrée entre les panneaux sur les deux années. L’ombrage présent de manière transitoire de part et d’autre haies solaires impacte la température et l’humidité du sol et de l’air ainsi que la quantité de rayonnement reçue par les plantes selon le moment de la journée. Les variations spatiales de production de biomasse n’étaient pas expliquées par la position par rapport aux panneaux (côté ouest ou est des panneaux, ou au centre des inter-rangs).

En revanche, la prairie était globalement plus productive dans les inter-rangs de 18 m par rapport à ceux de 12 m et aux zones témoin de la parcelle, en lien avec un taux de graminées et une hauteur d’herbe plus élevés. Le taux de légumineuses a chuté de manière généralisée au cours de l’années 2023 avant de remonter légèrement en 2024, probablement du fait des conditions météorologiques et du changement de pratiques agricoles. L’activité des génisses correspondait à une activité normale pour des bovins. Elles ont bénéficié de l’ombre des panneaux le matin et le soir, mais ont tout de même utilisé l’ombre des arbres présents en bord de parcelle pour s’abriter du soleil en journée lors des périodes chaudes et ensoleillées. Ces résultats devront être approfondis dans les années à venir, mais ils ne semblent pas indiquer d’incompatibilité dans l’association de panneaux verticaux avec du pâturage bovin.