Brins d'herbe
Journées de printemps 2025

Compétitivité des exploitations bovines laitières : regard sur des trajectoires post-quotas laitiers

Depuis la fin des quotas laitiers en 2014, les exploitations ont dû faire face à un contexte marqué par une grande instabilité climatique et conjoncturelle. Le changement climatique menace l’autonomie alimentaire des exploitations, et les éleveurs bovins lait en particulier doivent s’adapter pour y faire face et sécuriser leur bilan fourrager. Nous nous proposons d’étudier les trajectoires de près de 200 exploitations bovins lait françaises suivies de 2014 à 2022. Ces exploitations, représentatives de la diversité des exploitations françaises sont suivies dans le cadre du dispositif INOSYS Réseaux d’élevage. La méthodologie de l’approche globale permet d’étudier les performances technico-économiques des fermes.

Sur la période d’étude, les exploitations se sont restructurées avec notamment l’augmentation de la taille des exploitations/surfaces exploitées, des cheptels et de la production laitière. Si la taille moyenne des exploitations a augmenté, on distingue en réalité plusieurs trajectoires d’exploitations. Nous choisissons d’en présenter trois ici : les exploitations qui ont augmenté la part de maïs dans la SFP, au détriment de l’herbe (25 exploitations), les exploitations qui ont réduit la part de maïs ensilage au profit de l’herbe (36 exploitations), celles qui ont conservé un équilibre herbe/maïs (110) et les exploitations bio (25) ou en conversion durant la période (18). Pour ces cinq trajectoires, nous comparons l’évolution de plusieurs critères : surfaces, troupeau, productivité laitière, efficacité du concentré, autonomie et performances économiques. Les trajectoires d’évolution évoquent des stratégies d’adaptation qui se révèlent parfois payantes « au-delà de toute attente ».

Les systèmes maïs, renforcés par l’augmentation du prix du lait ressortent de cette période particulièrement compétitifs. En effet, malgré une augmentation en surface plus faible, ils ont misé sur une stratégie volume qui les rend néanmoins plus fragiles vis-à-vis des aléas économiques. A contrario, les systèmes avec une part plus importante d’herbe dans la SFP se sont adaptés en réduisant le chargement et en misant sur une maîtrise des charges plus importante, gage d’une meilleure résilience aux aléas (climatiques, économiques).

Ces résultats montrent que, les choix opérés sur le système fourrager sont structurants, des adaptations annuelles sont possibles mais la stratégie alimentaire doit se bâtir sur le moyen/long terme.

Journées de printemps 2025 Rôles de la prairie et des fourrages dans la compétitivité des élevages de demain

Auteurs
- Sterling Damaris
- Jouffroy Mathilde

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