Étude de l’association d’une légumineuse tropicale, le lablab, au maïs fourrage

Le maïs fourrage, qui représente 36 % des rations fourragères des élevages bovins laitiers et mixtes français, présente un déficit en protéines par rapport aux besoins des ruminants L’association avec une légumineuse tropicale comme le lablab pourrait améliorer l’équilibre nutritionnel du fourrage Dans le cadre du programme CASDAR TROPICOW, des expérimentations ont été menées pour évaluer les performances agronomiques et la valeur nutritive de cette association
Entre 2022 et 2023, six essais en microparcelles et quinze suivis en bandes chez des agriculteurs ont comparé différentes modalités : maïs seul à pleine ou à dose réduite, avec ou sans lablab inoculé. Les rendements et la proportion de chaque espèce dans les mélanges ont été mesurés Un essai de conservation, réalisé via des mini-silos, a permis d’analyser l’impact du co-ensilage sur la dégradabilité ruminale de la matière sèche, de l’azote et de l’amidon
Les résultats montrent que le lablab a partiellement compensé la réduction de densité du maïs, mais sans améliorer le rendement total.

Sa proportion dans les mélanges a varié de 1 à 30 % de la biomasse sèche, avec une augmentation limitée de la teneur en matières azotées totales (MAT) de 0,6 point en moyenne En 2022, les conditions sèches ont compromis l’inoculation, et en 2023, malgré une meilleure réussite, la contribution du lablab au rendement et à la MAT est restée faible. Par ailleurs, la dégradabilité ruminale du lablab s’est avérée inférieure à celle du maïs, tandis que le co-ensilage a réduit la dégradabilité de l’amidon du maïs.
L’association maïs-lablab présente des contraintes techniques importantes, avec des bénéfices nutritionnels limités dans les conditions étudiées. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour améliorer l’efficacité de l’inoculation et évaluer l’intérêt économique de cette approche à l’échelle des systèmes de production.