Floraisons dans nos campagnes : des repères de gestion de l’herbe ?

Nos prairies et leur environnement sont riches d’enseignement pour qui sait les observer. Pour les éleveurs herbagers, bien gérer l’herbe est un enjeu essentiel.
La floraison d’espèces végétales (dicotylédones essentiellement) plus facilement reconnaissables que les graminées, traduite en somme de température d’après la méthode issue des travaux INRAE, pourrait compléter les outils de gestion de l’herbe existants. En effet, l’observation in situ, permettrait de préciser les repères diffusés à des échelles plus larges (bulletins départementaux, territoires).
L’équipe Fourrages de la Chambre d’agriculture 63 et un éleveur ont enregistré les dates d’apparition de la floraison d’un grand nombre d’espèces sur une période allant de 2008 à 2024.
À partir de 1564 enregistrements, ce sont 30 espèces environ qui ressortent comme marquantes, c’est-à-dire avec une somme de température de floraison dans un écart type réduit.
Par exemple, les floraisons des jonquilles et cardamines hérissées marquent les débuts des mises à l’herbe aux environs de 250° de cumul de températures.
La renoncule bulbeuse, les céraistes, le bugle rampant débutent leurs floraisons à 500°, marquant ainsi la fin du déprimage sur les prairies à flore précoce ainsi que la fin du 1er tour de pâturage.
Lors des fauches précoces (650°), ce sont la sauge des près, le silène enflé qui fleurissent alors que le pissenlit est en graine. Plus tardivement, le robinier faux-acacia fleurit au début de la récolte des tout premiers foins (950°). La diffusion auprès des éleveurs se concrétisera au travers de nos bulletins Info-prairies, d’une fiche technique et d’une animation ludique. À l’avenir, ces travaux seront confortés avec des notations supplémentaires tout en considérant des années climatiques contrastées.