Interactions écologiques dans un écosystème prairial particulier : les centrales photovoltaïques au sol
En 2019, le bureau d’études en environnement Crexeco met en place le programme PHOTODIV « Etude du potentiel d’accueil de la biodiversité au sein des Centrales Photovoltaïques au Sol (CPS) ». A ce jour, l’organisme a acquis des données concernant la flore, les rhopalocères (papillons de jour) et les orthoptères (criquets, sauterelles, grillons), sur une dizaine de centrales photovoltaïques et sur plusieurs années de suivis. Le projet de thèse « Interactions écologiques dans un écosystème prairial particulier : les centrales photovoltaïques au sol » est créé en 2024. Il a pour objectif d’apporter une analyse approfondie des données du programme PHOTODIV, et d’acquérir de nouvelles connaissances complémentaires pour évaluer les impacts des CPS sur la biodiversité. La thèse s’est formée grâce à la collaboration entre Crexeco, l’Unité mixte de Recherche sur l’Ecosystème Prairial (UREP) de l’INRAE, et le Laboratoire de Géographie Physique et Environnementale (UMR GEOLAB) de l’UCA.
Dans notre analyse des impacts du photovoltaïque, nous intégrons des éléments qui différencient les CPS, tels que le contexte paysager (occupation du sol alentours et avant construction), les pratiques de gestion agricole (historique, fauche, pâturage ovin) et le design (hauteur des panneaux, espaces inter-rangs…). A l’échelle des CPS, nous étudions l’influence des conditions microclimatiques, induites par la présence de panneaux, sur la biodiversité « ordinaire ». Cela correspond aux espèces animales et végétales que l’on trouve en grande quantité dans un écosystème. Des insectes communs, comme la plupart des orthoptères ou des rhopalocères que nous étudions, en font partie. Bien que leur valeur patrimoniale soit considérée comme faible en raison de leur caractère commun, ces espèces sont indispensables au bon fonctionnement de l’écosystème et rendent des services essentiels comme l’alimentation du bétail et des espèces sauvages, la pollinisation ou encore le captage du carbone... Au travers de la caractérisation des micro-habitats présents dans les CPS, nous cherchons à comprendre le fonctionnement des communautés d’orthoptères et de rhopalocères en relation avec la flore dans cet écosystème particulier. Nous travaillons spécifiquement sur les interactions entre ces espèces, et la place importante qu’elles occupent dans la dynamique de la biodiversité et de l’écosystème prairial. Une attention particulière est donnée au comportement des orthoptères et des rhopalocères, avec l’étude de la ponte, de l’alimentation et du déplacement de ces insectes. En intégrant les caractéristiques des CPS à cette approche basée sur les interactions écologiques, nous serons en mesure de comprendre, en détail, l’influence de la présence de panneaux solaires sur l’écosystème prairial.
Journées de printemps 2025 Rôles de la prairie et des fourrages dans la compétitivité des élevages de demain
Auteur
- COULET Evan
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