Introduire une association maïs/lablab dans les systèmes fourragers pour augmenter l’autonomie protéique des élevages

Le projet TROPICOW vise à produire des références pour la production d‘associations de légumineuses tropicales et de plantes fourragères utilisées dans l’alimentation des ruminants. La principale association étudiée est le maïs associé au lablab, récoltée en ensilage. L’utilisation du lablab avec le maïs a été testée sans grand succès par plusieurs agriculteurs de 2016 à 2020. Il s’est avéré que les rhizobia spécifiques de cette légumineuse n’étaient pas présentes dans le sol français.
Dans le cadre de ce projet, INRAE a isolé et sélectionné des souches efficaces pour la nodulation et la fixation d’azote avec le lablab. Il a ensuite développé un inoculant expérimental. Après une première année d’expérimentation en plein champ compliquée dû à la sécheresse de l’été 2022, l’année 2023 montre des résultats prometteurs sur l’utilisation de cet inoculant, qui a bien permis le développement de nodosités sur une grande majorité des sites d’essais. Les tests regroupent 30 essais en bandes conduits avec le matériel de l’agriculteur et 14 essais conduits en microparcelles avec répétitions sur 2022 et 2023. Les essais en bandes se sont focalisés sur la comparaison d’une association maïs/lablab inoculé par rapport à un maïs seul (intérêt fourrager, mise en œuvre technique avec le matériel de l’agriculteur). Les essais en microparcelles permettront de valider l’efficacité de l’inoculum et de tester différents itinéraires techniques (densité de semis du lablab, variété du lablab, fertilisation, désherbage chimique, …). Pour 2023, les premiers retours montrent une présence du lablab variable. Le rendement de la légumineuse permet de compenser la baisse de la densité de semis du maïs mais pas d’augmenter le rendement total. Les teneurs en MAT des échantillons de lablabs inoculés analysés sont comprises entre 8,8 et 15,3 % (n=15). Sur ces parcelles, l’ajout du lablab ne semble pas augmenter de façon importante la production de protéines à l’hectare en 2023 et conduit à une légère augmentation en 2022. Une dernière année d’essais est prévue en 2024. L’analyse de l’ensemble des résultats à la fin du projet permettra de mesurer si l’association apporte bien un intérêt sur la teneur en protéine du fourrage. Le projet analysera également l’impact du lablab sur l’ensilabilité du mélange et sa valeur alimentaire comparée à un maïs seul. Pour évaluer ces deux derniers points un essai de dégradabilité ruminale est prévu durant l’hiver 2023-2024.