La Commercialisation de fourrages dans la ville de Bouaké : dynamique d’une activité marginalisée
Le maintien de l’élevage urbain exige la disponibilité permanente de source d’alimentation pour le bétail A Bouaké, deuxième ville de la Côte d’Ivoire, une frange importante de la population s’adonne à l’élevage de bovins et de petits ruminants. Des petits emboucheurs, les élevages familiaux de caprins et d’ovins, des emboucheurs occasionnels et les commerçants de bétail y cohabitent. Mais, avec l’extension de la ville et le manque de temps de certains acteurs du secteur de l’élevage urbain, la vente de fourrages verts composés de graminées et de feuilles de ligneux collectés directement par fauchage dans la nature s’y développe.
Cet article analyse les modalités d’insertion de la commercialisation de fourrage à Bouaké malgré le manque d’importance que lui accorde majeure partie de la population et les autorités publiques. Il s’inscrit dans un contexte de production de connaissance en vue d’une formalisation de cette activité indispensable pour la survie des embouches bovines et de petits ruminants dans les villes ivoiriennes. Les enquêtes ont été réalisées sur trois principaux points de commercialisation de fourrages auprès 66 vendeurs installées sur ces sites et 5 vendeurs occasionnels. Les principaux résultats montrent que cette activité est dominée par les non nationaux (64,79%), elle est assez rentable car les gains journaliers atteignent parfois 6000 FCFA (9,15 Euros) et est indispensable à la survie de l’élevage urbain et péri-urbain. En effets, le coût relativement élevé des sous-produits agro-industriels poussent les éleveurs les moins nantis et les petits emboucheurs à s’orienter vers l’achat de fourrages verts qui sont vendus par bottes d’environ 1 kg et auprès des restauratrices pour acheter les épluchures de manioc et d’igname très peu valorisées par ces dernières. Aussi, le manque d’encadrement, la précarité des sites occupés par les vendeurs et l’éloignement des espaces de collecte de fourrages ligneux qui sont disponibles à toutes les périodes de l’année mettent en cause la durabilité de cette activité pourtant nécessaire.
Journées de printemps 2025 Rôles de la prairie et des fourrages dans la compétitivité des élevages de demain
Auteur
- YOMAN N’Goh Koffi Michael
Mots-clés
- Commercialisation de fourrage – embouche – bovins – petits ruminants - Bouaké
Télécharger l'acte
Les articles récents (moins de 2 ans) ne sont disponibles qu'aux participants des journées.
Identifiez-vous