La diversité végétale des alpages des Alpes internes françaises et italiennes. Influence du milieu et des pratiques
Deux composantes de la biodiversité des pâturages d'altitude de la zone intra-alpine des Alpes nord-occidentales (Vanoise, Vallée d'Aoste) ont été étudiées : la diversité des peuplements végétaux et la diversité en espèces au sein de ces peuplements. Une typologie agro-écologique élaborée à partir de plus de 500 relevés de végétation, répartis sur 80 alpages, traités par AFC et CAH, a permis d'établir la diversité des communautés végétales : 19 types de pelouses, 3 types de landes et 1 type d'éboulis, qui peuvent être rattachés à 15 alliances végétales. Ces différentes classifications montrent la complexité de la structuration de la végétation de montagne et rendent compte de ce premier niveau de diversité. Cette diversité de composition botanique induit une variété importante des valeurs d'usage des communautés végétales en matière de ressources pastorales, de précocité et d'appétence. A cette grande diversité floristique s'ajoutent les notions de typicité et de rareté.
L'analyse a ensuite porté sur la diversité spécifique qui varie de 23 à 50 espèces selon les types agro-écologiques identifiés. Cette diversité est rapprochée des facteurs du milieu et des pratiques pastorales exercées au niveau stationnel. En Vanoise, les substrats carbonatés et l'exposition d'adret sont favorables à une richesse spécifique élevée. En revanche, l'augmentation de l'altitude entraîne une baisse graduelle de la diversité spécifique, de l'étage subalpin à l'alpin. Comme dans beaucoup d'autres massifs montagneux, les grands systèmes pastoraux sont liés aux classes d'altitude (vaches laitières situées majoritairement à moins de 2 200 m et, à l'opposé, ovins presque exclusivement au-dessus de 2 200 m), et les effets respectifs des variables du milieu et des pratiques sur la diversité n'ont pu être discriminés. On peut ainsi, par exemple, obtenir un niveau de diversité élevé avec une utilisation par des vaches laitières et des pratiques soutenues (mode de pâturage rationné, fumure organique régulière) à des altitudes peu élevées, mais aussi avec des utilisations par différents cheptels (ovins, bovins), des modes de pâturage moins élaborés et une absence de fertilisation, en ambiance thermophile et altitude plus élevée.
Journées Professionnelles 2004 La Biodiversité des Prairies. Un patrimoine - un rôle fonctionnel
Auteurs
- Cozic P.
- Bornard A.
- BASSIGNANA MAURO
- Labonne S.
- Bernard-Brunet C.