La prairie est-elle une bonne candidate pour l’agrivoltaisme ? Premiers éléments

Dans les systèmes agrivoltaïques associant sur une même surface les productions électrique et agricole, la fourniture des services écosystémiques par les prairies pourrait être modifiée. Une analyse bibliographique et des études expérimentales menées sur six sites en France ont permis d’évaluer les effets des panneaux solaires sur le microclimat, la quantité et la qualité du fourrage, et la composition floristique de la prairie. Le microclimat sous panneaux solaires est modifié sur tous les sites. En particulier, les effets de la réduction de lumière impactent la température du sol (baisse de 2 à 5°C). La réponse de l’humidité du sol sous panneaux reste cependant variable selon les sites. Sous exclos de pâturage, la production de biomasse diminue (-50% en moyenne) sous les panneaux solaires pour deux des six sites. La qualité fourragère est plus riche en azote total sur tous les sites avec peu d’effets marqués sur les fibres. De plus, on observe sur trois sites une modification de la composition floristique.

Ces résultats mettent en évidence des patrons de réponse variables qui peuvent s’expliquer à la fois par un certain nombre de facteurs comme la dimension des structures photovoltaïques, les conditions pédoclimatiques (fertilité des sols, disponibilité en eau), l’historique des parcelles ou la composition botanique. Ces études nécessitent d’être poursuivies afin de prendre en compte l’effet de la variabilité interannuelle du climat sur les propriétés des prairies ainsi que sur l’ensemble des services rendus en présence de panneaux solaires qui ont une durée de vie de 30 à 40 ans.