Le pâturage mixte bovins-petits ruminants : l'exemple des Antilles, intérêt et limites
Le pâturage mixte, associant simultanément ou parfois successivement deux ou plusieurs espèces d'herbivores, est une pratique très ancienne, qui a fortement régressé en France depuis le milieu du XXe siècle, avec la
spécialisation croissante des élevages. Ce type de pratique a pourtant de nombreux avantages tant en termes de santé animale que de valorisation des biomasses fourragères et, au final, en termes économiques. Ainsi, aux
Antilles Françaises, la charge parasitaire de jeunes caprins sevrés a diminué d'environ 90% quand on substitue 50% du chargement caprin par des bovins, dans un système de pâturage tournant. De même, l'association de jeunes bovins et d'ovins (environ 2/3 de bovins, 1/3 d'ovins, en poids métabolique) a permis un gain de production à
l'hectare de 23 à 24%, par rapport à la production globale des deux espèces pâturant sur des surfaces séparées, à chargement global identique. Cependant, si le gain de production se vérifie aussi dans le cas de chèvres allaitantes, le parasitisme de celles-ci ne semble pas modifié par l'association avec des bovins. Ceci semble lié à la
connaissance spatiale de l'hétérogénéité des ressources fourragères par les chèvres, qui entraîne une contamination et une ré-infestation équivalente lors du pâturage des zones les plus appétées, indépendamment du chargement relatif et de la présence d'une autre espèce. Cette dernière hypothèse est en cours d'étude. Le pâturage mixte
s'inscrit dans la logique de la transition agroécologique et semble donc un moyen de renforcer la durabilité des
élevages.
Journées de Printemps 2019 Les bénéfices de l’élevage à l’herbe sous toutes ses formes
Auteurs
- ARQUET REMY
- MAHIEU MAURICE
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Diaporama de l'intervention