Le revenu agricole dans les exploitations d’herbivores en France : évolutions tendancielles et dispersion selon les orientations productives et les systèmes fourragers
D’après les données du Réseau d’Information Comptable Agricole (RICA), le revenu agricole des éleveurs français d’herbivores (bovins-lait, bovins-viande, ovins-caprins), mesuré par l’indicateur du résultat courant avant impôt (RCAI) par unité de travail agricole (UTA) non salarié, est en moyenne annuelle, sur une période longue (2000 à 2023), nettement inférieur à celui des autres orientations de production, dont celles spécialisées en grandes cultures, en viticulture ou en production porcine. Si ce constat est bien connu des observateurs du secteur, les écarts se creusent-ils ou se resserrent-ils au fil des années ?
Après avoir rappelé quelques éléments méthodologiques essentiels sur l’outil statistique utilisé (le RICA) et les indicateurs pris en référence (définition des soldes intermédiaires de gestion), l’objectif de ce travail est de rendre compte de l’hétérogénéité des revenus dans les exploitations d’herbivores au cours de la période récente (2020 à 2023). Une grille typologique est proposée pour discuter des performances économiques des exploitations d’herbivores en veillant à mettre en évidence la question de l’influence (ou non) des systèmes fourragers. Ainsi, par exemple, que peut-on dire de la performance économique des exploitations laitières ayant une part élevée de prairies dans leur assolement par rapport à celles plus intensives basées sur une valorisation plus poussée du maïs fourrage ? De même, les exploitations de bovins-viande privilégiant des systèmes herbagers en zones de piémont et de montagne bénéficient-elles, grâce notamment à l’effet de levier des aides directes (dont les indemnités compensatoires de handicaps naturels), de revenus plus élevés que les exploitations du même type localisées en plaine.
Enfin, parmi les éleveurs d’ovins-viande, quels sont ceux qui parviennent à dégager les meilleurs niveaux de revenus ? Cette communication vise à apporter des éléments de diagnostic autour de questions de ce type.
Cette analyse rappelle l’impact de trois indicateurs clés sur la performance économique, à savoir la productivité du travail, mesurée par le ratio « production agricole (avec les aides directes) par UTA » ; l’efficience productive, mesurée par le ratio « production agricole (avec les aides directes) par rapport aux consommations intermédiaires »; la dépendance à l’égard de la dette, mesurée par le ratio « Excédent brut d’exploitation par rapport aux annuités ».
Cette réflexion a d’autant plus d’intérêt qu’elle s’inscrit dans une période où les débats sur la question de la rentabilité des élevages sont intenses et parfois controversés.
Journées de printemps 2025 Rôles de la prairie et des fourrages dans la compétitivité des élevages de demain
Auteur
- CHATELLIER Vincent
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