Les oléoprotéagineux : contribution à la souveraineté protéique
Pour nourrir ses animaux, la France peut cultiver une grande variété d’espèces riches en protéines mais cette production n’est pas encore suffisante pour satisfaire complètement aux besoins des filières animales.
Les surfaces cultivées d’oléoprotéagineux oscillent depuis une quarantaine d’années autour d’un plateau à 2.5 millions d’hectares. Après un creux de production de 2019 à 2021, les surfaces d’oléoprotéagineux progressent aujourd’hui à nouveau pour atteindre 2.475 millions d’hectares en 2022.
Tirée par la production d’huile alimentaire et de biodiesel, la production de tourteaux de colza s’est établie à 2,5 millions de tonnes en 2021. Elle a été réalisée en majorité à partir de graines métropolitaines, mais un tiers des graines triturées en France est importé. La même année, la production française de tourteaux de tournesol (low pro, à faible teneur en protéines et high pro, à forte teneur en protéines) s’est élevée au total à 689 000 tonnes – insuffisante elle aussi pour satisfaire la demande nationale. Pour combler ce déficit, la France importe près de 706 000 tonnes de tourteaux de tournesol. Enfin, la production française de tourteaux de soja, qui restent la principale source concentrée de protéines, est insuffisante au regard des besoins nationaux. En effet, sur les cinq dernières années, 400 à 450 000 tonnes /an de graines de soja ont été récoltées, dont une partie sert à la confection de 140 à 150 000 tonnes de tourteaux de soja origine France par an (enquête Terres Univia), quand la consommation nationale de ce même tourteau est estimée en 2021 à 3,4 millions de tonnes. Malgré tout, l’utilisation de tourteaux de soja d’importation a fortement diminuée ces 20 dernières années et ne représente plus que 45% des tourteaux consommés, quand la part des tourteaux de colza et de tournesol a progressé pour atteindre respectivement 34% et 18%. Ainsi, les filières ruminant ont très largement participé à cette diversification de consommation de tourteaux.
Les protéagineux (pois, féverole, lupin) constituent également une alternative intéressante et présentent la particularité d’être à la fois riches en protéines et en énergie. Le pois a connu un très fort développement dans les années 80/90, permettant de fournir jusqu’à 2 millions de tonnes de matières premières pour l’alimentation animale (essentiellement pour l’alimentation des porcs). Les surfaces ont fortement décliné depuis les années 2000 et les volumes utilisés en alimentation animale ne dépassent pas les 300 000 tonnes aujourd’hui.
Les quantités de matières premières riches en protéines produites sur le territoire restent insuffisantes par rapport aux besoins de l’alimentation animale. Toutefois, elles permettent à la France d’afficher une autonomie protéique proche de 50% (quand l’Union européenne ne dépasse pas 30%).
Journées de Printemps 2023 L'Autonomie Protéique en Elevage
Auteurs
- Peyronnet Corine
- De La BORDE Isabelle
- LELLAHI Afsaneh
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