Robot de traite, monotraite, embauche d'un salarié : impacts sur le fonctionnement et les résultats d'exploitations laitières des Pays-de-la-Loire
Trois solutions susceptibles d'améliorer les conditions de vie des producteurs laitiers des Pays-de-la-Loire sont étudiées : le robot de traite, la monotraite sur une courte période (moins de deux mois et demi) et l'embauche d'un salarié à plein temps. Nous nous interrogeons sur l'impact de ces "solutions travail" sur le fonctionnement et les résultats de l'exploitation.
Dans cet article, les conséquences de la mise en œuvre de ces solutions sur le système fourrager et sur le mode d'utilisation de la prairie sont développées. Les données des 84 exploitations laitières du Réseau bovin lait des Pays-de-la-Loire ont été utilisées. Les informations recueillies sont analysées par solution. Le fonctionnement d'une exploitation représentative de la solution (monotraite, robot ou salarié) est présenté et utilisé pour préciser le niveau de compatibilité des couples "solution travail-système fourrager".
Ces solutions ont été mises en place dans des contextes et avec des attentes différentes (départ d'associé, se libérer plus facilement, augmenter la productivité du travail, réduire l'astreinte). Les exploitations avec un robot de traite ont une dimension plus importante que la moyenne de l'ensemble des élevages. Cet investissement s'inscrit dans une trajectoire de croissance des moyens de production. La monotraite permet de "casser le rythme de travail pour souffler". L'embauche du salarié est souvent provoquée par des changements importants dans l'organisation du collectif de main-d'œuvre (départ d'un associé…).
Les systèmes d'exploitation et les conduites de troupeau des exploitations étudiés ne sont pas très différents. En revanche, le système fourrager est très lié à la "solution travail" retenue. Dans les exploitations avec un robot de traite, les vaches sont alimentées principalement avec des stocks et les quantités de concentré sont plus importantes.
Concernant la compatibilité du couple "solution travail-système fourrager", il apparaît que l'investissement dans un robot de traite structure fortement les choix de conduite d'alimentation. L'embauche d'un salarié n'a pas d'incidence directe. Cependant, avec un grand troupeau laitier (avec salarié ou en société), les contraintes du parcellaire limitent parfois la place de l'herbe pâturée. La monotraite semble plutôt facilitée dans les élevages avec une part d'herbe importante.
Les charges opérationnelles sont comparables pour les groupes ayant opté pour l'embauche d'un salariés et la monotraite. Elles sont plus élevées avec un robot (2% du produit). Les charges de main-d'œuvre sont évidemment plus élevées avec un salarié (16% du produit contre 5 à 8% pour l'ensemble des élevages). Les annuités représentent 20% du produit des exploitations avec un robot de traite (15% pour l'ensemble des élevages). Le choix d'une "solution travail" doit intégrer les attentes de l'éleveur, les conditions d'application, une analyse des coûts et de sa réversibilité. Ce recueil d'expériences d'éleveurs permet de souligner les difficultés, les incompatibilités, les cohérences et les atouts des couples "solution travail-système fourrager".
Journées Professionnelles 2005 Systèmes fourragers, Systèmes d'élevage et Travail
Auteurs
- DESARMENIEN D.
- GABORIAU L.
- Goulard L.
- HUCHON JEAN CLAUDE
- Rubin B.
- Sabatte N.