Rôle des prairies dans l’attractivité des paysages pour les loisirs de plein air : l’apport des données mobiles

L’attractivité d’un paysage pour des activités de plein air peut être étudiée via le prisme des services écosystémiques culturels. Récemment, les réseaux sociaux (RS) ont émergé comme une source de données pour l’étude de ces services. De telles études se basent souvent sur la métrique « PUD », une mesure du nombre d'individus ayant posté au moins une photo sur un site donné, un jour donné (Photo-User-Day ou Photo-Utilisateur-Jour en français). Le PUD est utilisé pour évaluer les taux de fréquentation de sites et pour tenir compte du fait que les visiteurs peuvent visiter plusieurs sites au cours d'une journée, nous avons proposé une nouvelle méthode. Cette méthode est basée sur le Trail-User-Day (TUD), un objet spatial couvrant l'ensemble de la zone visitée au cours d'une journée (Trajet-Utilisateur-Jour en français). Nous avons évalué l'occupation du sol, la diversité de cette occupation (indice de Shannon) et la topographie dans ~ 11 500 TUD en Auvergne, provenant de Flickr, NaturaList et Wikiloc, des RS respectivement utilisés par les photographes, naturalistes et sportifs (randonneurs ou vététistes). Nous avons ensuite comparé ces variables au sein des TUD à celles au sein de l'Auvergne. Par rapport à l'Auvergne, pour les trois RS, nous avons trouvé moins de terres agricoles dans les TUD qu’en Auvergne, mais pour les autres occupations de sol, les résultats sont variables. Nous avons également observé une plus grande diversité et une plus grande amplitude d'altitude dans les TUD des trois RS que dans des trajets d’étendue identique générés aléatoirement en Auvergne.

Ces résultats suggèrent que les utilisateurs d’espaces de plein air à des fins de loisirs recherchent des paysages présentant une mosaïque d’habitats et des altitudes variées. Ils soulignent également l’intérêt des prairies pour ces utilisateurs en moyenne montagne, car sans ces dernières, les écosystèmes évolueraient spontanément vers la forêt, ce qui rendrait les paysages plus monotones.