15 juin 1974
auteur : BERANGER CLAUDE | co-auteurs : Jeannin B. - Muller A. -
Si la production potentielle des prairies permanentes est si mal utilisée cela provient tout particulièrement des difficultés rencontrées dans l'exploitation convenable de l'herbe produite.Les données provenant d'expériences réalisées dans les domaines de l'I.N.R.A. au Pin au Haras (Normandie). à Marcenat (Auvergne) et à Saint·Laurent-de·la-Prée (marais côtiers du Centre-Ouest) permettent de préciser les modes d'exploitation de la prairie permanente pâturée et leurs conséquences sur la production animale.Pour obtenir à la fois une production d'herbe et une production animale élevées à l'hectare, tout en assurant de bonnes performances individuelles aux animaux, il faut :- diviser la prairie en une série de parcelles sur lesquelles on pratique un pâturage en rotation (la seule division d'une prairie médiocre du Pin en 3, puis 6 parcelles, sans fertilisation azotée, a permis de doubler la production de gain de poids vif à l'ha) : le nombre d'enclos doit être d'autant plus élevé que la production est plus intensive ;- avoir un chargement sans cesse bien adapté à l'herbe disponible (le niveau optimum oseille entre 2 et 3 U.G.B./ha pour différents types de prairies permanentes au Pin et à Marcenat).Par ailleurs, de l'ensemble des résultats obtenus en France et dans les pays étrangers dont les conditions de milieu sont proches des nôtres, il ressort que, sous climat humide, la fumure azotée des prairies permanentes jusqu'à 150·200 kg de N/ha, assure une augmentation notable de la production animale à l'hectare.
Pour obtenir une bonne adéquation entre l'herbe disponible et les besoins du troupeau, il faut :- soit mieux « étaler » la production d'herbe au cours de la saison (« modulation » de la fertilisation azotée, association d'une surface de prairies semées, plus intensives...) ;- soit faire varier le nombre d'animaux présents à chaque cycle ;- soit faucher et récolter les excédents d'herbe de printemps ;- soit tolérer une notable diminution des performances des animaux au cours de l'été.La marge de progrès possible est donc considérable en ce qui concerne l'utilisation de la prairie permanente. Mais bien souvent les éleveurs hésitent à accroitre leurs risques, leurs soucis, leurs investissements, dans un secteur déjà très aléatoire (problème du marché et des prix peu ou mal garantis). Néanmoins, il est possible d'opérer progressivement les améliorations nécessaires.
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