30 juin 2015
auteur : Durant D. - INRAE | co-auteur : Kernéïs E. -
Face à des enjeux de biodiversité et de valorisation agricole des marais littoraux atlantiques, la définition des cahiers des charges agri-environnementaux nécessite, entre autres, de pouvoir prédire les effets de la fertilisation sur la flore des prairies naturelles. Un essai a été conduit sur 7 ans de façon à : i) comparer les effets de différentes modalités (formes et niveaux) de fertilisation sur la production, la valeur nutritive et la diversité floristique d'une prairie, et ii) analyser l'évolution de la végétation après l'arrêt de la fertilisation. Les résultats ainsi obtenus fournissent des références locales contribuant au débat sur les mesures agri-environnementales.Les sept traitements de fertilisation appliqués sont caractérisés par différentes formes (fertilisation minérale vs organique), modalités (fertilisation azotée seule vs fertilisation azotée avec P, K ou S) ou différents niveaux de fertilisation azotée (0 vs 60 vs 100 Unités N/ha/an) sur la végétation d'une prairie naturelle des marais charentais. Ne modifiant pas la valeur nutritive des fourrages (teneur en Matières Azotées Totales et digestibilité enzymatique), la fertilisation azotée s'est avérée bénéfique pour améliorer la quantité de fourrages récoltés (variable cependant selon les traitements), et ce dès la première année d'application. Dans l'ensemble, elle favorise les graminées au détriment des légumineuses et des carex. Dans ces conditions expérimentales, la perte d'espèces végétales (2 en moyenne pour 100 Unités N/ha/an) et de diversité spécifique est modeste. Dès l'arrêt de la fertilisation, la production chute pour égaler celle des placettes non fertilisées mais les changements sur la flore semblent encore être observés 4 ans après l'arrêt de la fertilisation. Les résultats sont discutés au regard du débat actuel sur les mesures agri-environnementales en marais.
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