13 août 2018
auteur : MOQUET MICHEL
Les couverts intermédiaires à vocation fourragère ont séduit nombre d'éleveurs qui y voient une façon d'améliorer leur autonomie protéique, la sécurité de leurs stocks de fourrages et de limiter certains risques environnementaux. Mais quelles sont, à court et moyen terme, les répercussions agronomiques de leur introduction dans la rotation ?
A partir des expérimentations conduites sur les cultures intermédiaires, un certain nombre d'impacts, positifs et négatifs, sont identifiés : l'effet sur la structure du sol est limité par la courte durée de la culture ; celui sur le taux de matière organique, cumulatif au fil des ans, n'est sensible qu'à partir d'une biomasse de la dérobée supérieure à 3 t MS/ha. Ces couverts modifient la dynamique des éléments minéraux ; pour l'azote, le rapport C/N et le taux de légumineuses du couvert déterminent les quantités d'azote immobilisées puis restituées à la culture suivante ; ces dernières peuvent dépasser 100 kg N/ha en présence de certaines légumineuses. Il convient d'être vigilant sur le taux de potassium du sol car des dérobées répétées peuvent conduire à de fortes exportations et à une carence en potassium. Pour limiter les impacts négatifs sur le salissement et les bioagresseurs, l'éleveur doit être très rigoureux (choix des espèces et parfois même des variétés implantées en fonction des autres cultures de la rotation, semis…). Globalement, l'impact d'une dérobée sur la culture suivante est faible sauf si la date de semis de cette dernière est retardée.
MOQUET M., 2018. Intérêts agronomiques des cultures intermédiaires et dérobées dans la rotation. Fourrages n°234. 73-79.
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